Après Pékin Express, Christian Califano repart pour un autre genre d'aventure. L'ancien joueur du XV de France est en effet de retour pour la troisième année consécutive sur le Dakar, toujours en Amérique du Sud. Au guidon d'une KTM 450, c'est sans prétention aucune et avec sa bonne humeur coutumière que le Varois rendosse sa combinaison de pilote. Il avait pourtant annoncé la fin de sa "grande carrière de motard", comme il le dit avec ironie. Toutefois, poussé par son entourage, et notamment par son ami Cyril Despres, tenant du titre dans la catégorie moto, "Cali" comme on l'appelle a décidé de remonter en selle. "Je m'étais promis de terminer sur une note positive, explique-t-il. Mais vu que les discussions avec mes amis, notamment ceux du Team Red Bull, ne tournaient qu'autour du Dakar, je me suis dit qu'il fallait que je fasse encore cette édition. Le Dakar est une vraie drogue !" Lors de sa première participation, Christian Califano a dû se résoudre à l'abandon et l'an dernier, son aventure s'est soldée par une dernière place au classement général... Bien que la passion de la moto ne l'ait jamais vraiment quitté (il en fait depuis son adolescence), l'intéressé a découvert le rallye Dakar assez tardivement. C'est en janvier 2009 qu'il s'élance pour la première fois sur les 9000 km de pistes en Argentine. Son manque de préparation lui fera maudire le sable et les dunes. Après plusieurs chutes dont une qui lui a arraché la moitié de la langue et laissé quelques séquelles, il abandonne la course à bout de force. Pour l'édition 2010, Christian Califano est de retour. Moto plus puissante, physiquement et moralement prêt (notamment grâce au soutien de Cyril Despres), il boucle le rallye en terminant bon dernier du classement général. "Cette deuxième édition s'est terminée en beauté pour moi. Peu importe le classement, je suis arrivé au bout !", lance-t-il. C'est fort de ces expériences que Califano se représente sur la grille de départ cette année. Depuis le mois de juillet, il enchaine les exercices physiques pour augmenter son endurance. Exercice de cardio, fractionné, et beaucoup de vélo sont au menu de cet ancien international de rugby. "J'évite de faire trop de musculation car je prends très vite du volume. Je tiens absolument à rentrer dans ma combinaison", plaisante-t-il. Le plus important reste cependant le mental: "Il faut que le mental suive pour supporter la fatigue, explique Christian Califano. Sinon, le Dakar devient une vraie galère. Pour tenir, il faut profiter de chaque instant, prendre du plaisir. Et puis, vu la vitesse à laquelle je roule, j'ai le temps de profiter du paysage !", ajoute-t-il en souriant. Sa dernière course... à moto Cette préparation physique et mentale s'ajoute au roulage, comme on dit dans le jargon, afin de se réhabituer au pilotage. Pour cette édition, Christian Califano part sur une 450 KTM (la nouvelle réglementation limite les cylindrées). Il sera accompagné d'un jeune mécanicien talentueux et pourra toujours compter sur l'aide bienveillante du grand team Red Bull de Cyril Despres, toujours là pour épauler. "Le Dakar est une vrai aventure. On fait presque 10 000 km en 15 jours et chacun le vit à sa façon. La chose essentielle est de ne rien négliger, d'être préparé, précis", dit-il. Une aventure qui se partage... Par son aspect hors-norme et malgré l'esprit de compétition très fort, il existe une vraie estime entre les pilotes, professionnels ou amateurs. "Je m'entends bien avec tous les pilotes du rallye. Le rugby est un sport qui est généralement très apprécié dans le milieu des sports mécaniques. J'essaye aussi de donner une autre image de moi que celle du bourrin qui défonce tout ce qui bouge. Les échanges avec eux sont vraiment intéressant", précise Christian Califano. L'ancien joueur possède également une relation particulière avec l'organisation. Salarié du groupe Amaury en tant que consultant rugby pour l'Equipe TV, il a pu rencontrer certaines légendes du Dakar dont Jean Castera, le père de David Castera, actuel directeur sportif du rallye. Il explique: "J'ai eu la chance de travailler avec lui sur ma première participation. A titre de comparaison, c'est un peu comme si vous veniez de passer votre permis de conduire et que vous vous retrouviez au volant d'une Bugatti Veyron. J'ai une admiration sans limite pour cet homme. C'est en partie grâce à lui que je suis encore ici." Christian Califano l'assure, cette édition sera la dernière pour lui... en moto. Il réfléchit sérieusement à revenir affronter les déserts d'Amérique du Sud, en voiture cette fois. Affaire à suivre...