Guillaume Hoarau, Bordeaux, le 7 avril 2014 à Bordeaux : bijoux et vêtements
Blaise Matuidi, PSG, le 3 avril 2014 à Saint-Nom la Bretèche : un 4x4 et des bijoux
André-Pierre Gignac, OM, le 2 mars 2014 à Cassis : des motos, un quad et un buggy
Ezequiel Lavezzi, PSG, le 3 janvier 2014 à Neuilly-sur-Seine : plusieurs coffres-forts envolés
Nicolas Douchez, PSG, le 25 janvier 2014 à Chambourcy : une montre à 6.000 euros, un Iphone et des vêtements.
Voici la liste non exhaustive des joueurs de ligue 1 victimes de "home-jacking" et de cambriolages ces derniers mois. Ces stars sont-elles suffisamment protégées ? Europe 1 a enquêté sur ce phénomène qui contraint désormais les clubs à trouver des réponses adaptées.
Mario Lemina est la dernière victime en date. La semaine dernière, le jeune milieu défensif de l'Olympique de Marseille était braqué à son domicile de la cité phocéenne. Au début du mois, ce sont le Bordelais Guillaume Hoarau et le Parisien Blaise Matuidi qui avaient été cambriolés, à quelques jours d'intervalle, alors qu'ils disputaient un match sur leurs pelouses respectives.
L'OM met le paquet sur la sécurité
Le phénomène, s'il n'est pas récent, a toutefois connu une période faste. En 2011, l’OM est victime d’une série noire. Quatre joueurs sont victimes de violents "home-jacking" : Lucho Gonzalez en mars, les frères Ayew en mai, puis Vitorino Hilton en juillet. Cagoules, gants, armes de poing, le mode opératoire des braqueurs est à chaque fois similaire.
Ces trois affaires ultra-médiatisées vont amener les dirigeants olympiens à réagir. Le club phocéen, précurseur malgré lui en la matière, décide donc de mettre en place un plan spécial dédié à la sécurité de ses joueurs. Selon les informations d’Europe 1, 600 à 800.000 euros sont déboursés chaque année pour protéger les 25 joueurs professionnels de l’OM. Des agents d’une société privée de surveillance effectuent des rondes autour des villas de chaque joueur toutes les demi-heures. Des patrouilles assurées 24h/24. Pour éviter les fuites dans la cité phocéenne, le club a décidé de confier cette mission à une entreprise parisienne.
Et si aucun joueur ne va faire passer sa sécurité avant sa carrière, pas question pour autant d’éluder le sujet. Notamment au moment de la signature d’un contrat. A Marseille, comme ailleurs. "Avant d’être transféré dans un club, mes joueurs s’interrogent toujours", confie un agent dont les clients évoluent dans les meilleurs clubs de Ligue 1. "Ils savent qu’ils sont davantage exposés et ils me demandent souvent une maison sécurisée, dans un lotissement surveillé par des gardes si possible".
Protéger à tout prix l’entourage
"C’est donc surtout aux proches que les footballeurs pensent", confie un autre agent. Début mars, l’international André-Pierre Gignac est cambriolé pendant le Clasico face au PSG. Un autre international tricolore a aussi connu deux vols avec effraction à Saint-Etienne lors de soirs de match. Présentes à chaque fois sur les lieux, leurs femmes ont été extrêmement choquées.
"Entre les mises au vert, les matches du week-end et les matches de Coupe d’Europe pour ceux qui jouent dans les grandes équipes, les footballeurs peuvent passer 3 ou 4 nuits par semaine à l’extérieur. Ils ne veulent pas lésiner sur les moyens pour mettre à l’abri leurs familles", assure cet agent.
Pour protéger leurs joueurs, certains clubs étrangers ont trouvé une autre technique infaillible : les installer au milieu de résidences ultra-sécurisées. C’est le cas notamment pour les stars du Real Madrid. Dès son arrivée dans la capitale espagnole, le Portugais Cristiano Ronaldo a choisi d’élire domicile à la Finca (photo ci-dessus), une forteresse de stars au nord-ouest de la ville. De nombreuses barrières avec vigiles, caméras infrarouge et un épais mur d’enceinte pour dissuader les cambrioleurs. Dans ce "village" VIP, on retrouve aussi le gardien des Merengue, Iker Casillas, la dernière recrue de luxe du Real, Gareth Bale ou encore le Français Karim Benzema.
Le PSG et ses "ghettos de riches"
En France, depuis le rachat du PSG par les Qataris, de nombreuses recrues de luxe ont afflué dans la capitale. Une fois de plus, la question de leur sécurité s’est posée. Selon les informations recueillies par Europe 1, certains joueurs seraient ainsi regroupés; eux aussi ont opté pour le "ghetto de riches". Cinq joueurs français du club parisien habitent dans la même résidence, à Saint-Nom-la-Bretèche, une banlieue huppée au nord-ouest de la capitale. De nombreuses caméras raccordées à une société de télésurveillance sont installées un peu partout dans les allées de la résidence et braquées sur les grandes demeures des footballeurs.
Mais cela reste une exception. "En France, ce genre de résidence surveillées existent encore peu", explique Michael Manuello qui gère notamment les intérêts du Français Jérémy Toulalan. "En arrivant à Monaco l’été dernier, il m’a demandé s’il pouvait loger dans ce type de biens". Passer une barrière, saluer le garde à l’entrée et vivre pas très loin de ses coéquipiers, Toulalan en avait pris l’habitude dans son dernier club, à Malaga.
Dernier point essentiel, le comportement des vedettes du ballon rond. "C’est souvent contre eux-mêmes qu’ils doivent se protéger", confie un agent de joueurs de Ligue 1. "Quand un footballeur fait le kéké au volant d’une grosse cylindrée dans le centre ville, il est forcément une cible beaucoup plus facile". Et la discrétion n’est pas toujours la qualité première des footballeurs. Pour dernière preuve, on peut trouver l’adresse de bon nombre d’entre eux en tapant simplement leur nom sur internet…