BASKET - Face au Canada, les Bleus peuvent se qualifier pour les huitièmes."C'est Règlements de comptes à OK Corral notre Mondial !" Ali Traoré en rigole. Mais après l'Espagne, qui avait battu les Bleus en quarts de finale de l'Euro 2009, et le Liban, qui les avait surpris au Japon en 2006, c'est au tour du Canada, tombeurs des Tricolores à deux reprises début août à Toronto, de défier l'équipe de France. Un troisième adversaire, une troisième occasion de se venger. Et l'opportunité de déjà se qualifier pour les huitièmes de finale du Championnat du monde. Ce scénario était inespéré, même si Vincent Collet en rêvait. Mais vu la tournure des deux premiers matches des Français et des Canadiens dans ce groupe D, il y a de bonnes chances pour qu'il se réalise. Les Bleus affrontent mardi une formation nord-américaine qui n'a plus rien à voir avec celle qui les avait grondés (69-58) puis giflés (85-63) au début de la préparation. La France non plus, d'ailleurs, n'a plus la même bouille qu'il y a trois semaines. Sa mine est bien plus réjouie. Le rapport de force s'est-il depuis complètement inversé ? "Le Canada est une équipe qu'on n'a pas battue, balaye d'entrée Vincent Collet. C'est peut-être le signe que cette équipe nous pose des problèmes et ne nous convient pas particulièrement. Au niveau physique, ils ont du répondant. Ils ont des joueurs de notre profil donc il faut vraiment qu'on soit très concentré pour jouer juste. C'est une équipe différente des autres, sans doute la plus athlétique qu'on va jouer dans ce groupe." Méfiance. Les Bleus ont peut-être épinglé les Espagnols, ils ne sont pas à l'abri d'une mauvaise surprise, selon leur sélectionneur. Batum: "On a envie d'envoyer un message aux autres" N'empêche, Boris Diaw et ses partenaires ont montré tellement de choses positives depuis samedi qu'il est difficile d'imaginer que tout puisse s'évaporer du jour au lendemain, même sous le soleil de plomb d'Izmir. "On a à coeur de leur prouver que ces défaites étaient deux accidents de parcours de notre part et que l'équipe de France qui avait perdu deux fois contre eux à Toronto n'est pas celle qui est présente ici, au Championnat du monde, assure Edwin Jackson. Il y a un sentiment de revanche. On est des compétiteurs, on n'a pas aimé le fait qu'ils nous battent deux fois, même si c'étaient des matches amicaux sur leur sol." Nicolas Batum voit au-delà. Derrière cette rencontre se cache un aller simple pour Istanbul, où aura lieu dès samedi la phase finale de la compétition. Un succès, et les Bleus montreraient à tout le monde qu'il ne faut plus les sous-estimer. "On a envie de leur montrer qui on est, mais aussi d'envoyer un message aux autres, affirme l'arrière français. On ne comptait pas sur nous au début, on parlait des Etats-Unis, de l'Espagne, de l'Argentine. On n'était pas censé passer le premier tour ou à peine aller en huitièmes. Nous, on veut les quarts minimum. Mais on ne va pas changer d'objectif, on va garder une certaine humilité ni se voir champion du monde tout de suite." Il y a tout le temps pour ça.