Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Edinson Cavani s'est fait attendre. Annoncée comme imminente, il y a déjà bien longtemps maintenant, l'officialisation de son transfert n'a eu lieu que mardi après-midi, au Parc des Princes, avec, comme un symbole, plus de deux heures de retard sur l'horaire prévue. Explication donnée par le PSG : "tous les documents étaient prêts depuis midi. Nous attendions le feu vert de Naples qui est arrivé à l'instant." Preuve ultime que ce transfert, estimé à 64 millions d'euros, soit le plus cher de l'histoire du championnat de France et le quatrième plus cher de l'histoire, s'est fait dans la douleur.
"Ça n'a pas été facile, nous avons signé cinq minutes avant seulement", a expliqué dans son discours liminaire le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, qui s'est excusé pour ce retard pour le moins inattendu. "Tout le monde connaît Cavani, tout le monde voulait Cavani, mais aujourd'hui, il signe avec nous", a-t-il ensuite souri, en français dans le texte.
"Heureux d'être ici, de faire partie de ce projet"
Alors, pourquoi avoir choisi Paris, M. Cavani ? "J'ai toujours dit que la confiance la plus importante d'un entraîneur, d'un président, d'un club, on la voit au moment de franchir le pas." Et donc, ici, au moment de signer un chèque de 64 millions d'euros et un contrat de 10 millions d'euros annuels. "J'ai vécu trois ans incroyables à Naples mais, pour un joueur de foot, il y a des ambitions, des objectifs", a insisté plus loin Cavani, devenu la saison dernière le premier joueur du Napoli à avoir terminé meilleur buteur de Serie A depuis Diego Maradona en 1988. "J'ai toujours voulu aller vers le haut. C'est pourquoi j'ai décidé de venir ici."
Ceux qui ne connaissaient pas encore Cavani ont découvert mardi un jeune homme de 26 ans plutôt affable qui a tenu un discours relativement policé, loin des aphorismes piquants qui avaient marqué la présentation l'an passé de celui qui doit lui être associé : Zlatan Ibrahimovic. "Je suis très heureux d'être ici, de faire partie de ce projet", a-t-il précisé. "Je souhaiterais remercier mes agents, Leonardo, les gens de Naples qui ont mis du leur pour que je puisse venir dans cette grande équipe, dans ce grand club (mais pas pour que la conférence de presse débute à l'heure, ndlr), je viens avec beaucoup d'envie."
Le cadeau d'adieu de Leonardo
De la Ligue 1, Cavani ne connaît visiblement pas grand-chose et il a été incapable de dire que l'OM avait terminé deuxième du championnat l'an passé. S'en sortant par une pirouette, il a expliqué : "ce que je sais, c'est que le Paris Saint-Germain a terminé premier. Je ne m'intéresse pas vraiment au reste." A Paris, Cavani va retrouver deux anciens coéquipiers, les Argentins Javier Pastore (Palerme 2009-10) et Ezequiel Lavezzi (2010 à 2012). Mais, surprise, c'est avec un autre joueur de l'effectif que Cavani a le plus de contacts : Diego Lugano, uruguayen comme lui certes, mais "borduré" la saison passée et prêté en janvier à Malaga. Cavani restera le dernier gros coup de Leonardo, démissionnaire, et dont les fonctions de directeur sportif se sont finalement arrêtées dès ce mardi au lieu du 2 septembre annoncé.
Mardi, lors de cette présentation de Cavani, on a beaucoup parlé de Leonardo (auquel son ex-président a rendu hommage) mais aussi d'Ibrahimovic. L'arrivée de Cavani signifie-t-elle le départ du Suédois, comme le laissait entendre le président de Naples, taquin, mardi matin ? "Nous avons acheté Cavani pour le faire jouer avec Ibra", a souligné Al-Khelaïfi. "Ce sera ensuite au coach de décider." Si "Zlatan" reste in fine dans l'effectif du PSG, Laurent Blanc ne devrait pas s'en priver.