Plus habitué aux passements de jambe qu'aux prises de notes, Zinédine Zidane a pourtant fait sa rentrée des classes, lundi au Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges. Comme ses 17 camarades de promotion, Zizou tentera de décrocher son diplôme de manager général d’un club professionnel. On ne sait pas encore si Zizou a choisi des cahiers à petits ou grands carreaux, mais on peut déjà vous dire ce que va apprendre l’ancien champion du monde. Et ce sont des anciens élèves du CDES qui en parlent le mieux.
Pour obtenir son diplôme de manager général, l’ancien capitaine des Bleus suivra deux ans de formation répartis en 14 sessions de trois ou quatre jours. Invité sur Europe 1 lundi, Gérard Coudert, président du CDES, résume le contenu de la formation : "on va le préparer à garder la maîtrise des enjeux économiques considérables dont fait aujourd’hui l’objet le sport professionnel". Soit...
Contrats des joueurs, assurances et marketing
En langage plus simple, qu'est-ce que Zidane va bien pouvoir annoter sur ses fiches Bristol pendant 350 heures de cours ? Eric Roy, actuel entraîneur de Nice, a suivi cet enseignement en 2003. "On apprend à mieux comprendre comment fonctionne la vie d’un club", avance-t-il à Europe1.fr. Mais encore ? "Du marketing au volet financier en passant par les mécanismes juridiques, on touche un peu à tout". Et ça a marché pour lui. Il était encore joueur quand il a débuté sa formation. En quelques années, il est devenu directeur du marketing, directeur du développement et enfin manager sportif de l’OGC Nice.
Après avoir été champion du monde de handball avec les "Barjots" en 1995, Laurent Munier a décidé, lui aussi, de suivre cette formation. Déjà manager général de Chambéry à l’époque, il a "voulu parfaire ses connaissances" au CDES. Dans sa promotion (en 2007), un champion du monde 98 (qui n'a pas joué), Bernard Diomède, une légende stéphanoise encore vivante, Dominique Rocheteau et un "frère de", Joël Cantona, étaient assis sur le même banc. Et pour ces étudiants de différentes générations, pas de devoir sur table mais des cas pratiques avec des sportifs connus. "Il y avait beaucoup de cas concrets, aussi bien sur la gestion des contrats de joueurs, sur les agents de sportifs ou sur la communication d’un club", se souvient Laurent Munier.
"Un très bon réseau et des bons intervenants"
A côté des étudiants aux noms "ronflants", le CDES forme aussi des rugbymen, des handballeurs, des volleyeurs ou des basketteurs. Eric Roy était dans la même promotion que Thierry Lacroix (actuel consultant pour TF1) ou encore Jacques Delmas (manager de Perpignan). "Le CDES apporte aussi un très bon réseau", précise Eric Roy. "On a eu la chance d’avoir des intervenants de qualité comme Arsène Wenger ou Pierre Villepreux".
Utile pour des sportifs qui n'ont pas leur reconversion assurée. Depuis la fin de sa formation, Laurent Munier a pu ainsi améliorer sa gestion au sein du club de Chambéry. Ravi de son passage au CDES, il dit être "plus pro et plus rigoureux dans son approche de management".
Mais si cette formation délivre un diplôme équivalent à Bac + 4, "elle ne garantit pas de trouver un travail", assure Eric Roy. De ce côté-là, le CV de champion du monde, champion d'Europe et icône planétaire du foot de Zinédine Zidane ne devrait pas avoir trop de problème... De là à suivre les traces de Laurent Blanc, actuel sélectionneur, et lui-même ancien étudiant du CDES ?