Incroyable retournement de situation à Chicago où les Bulls sont sortis in extremis du piège tendu par les Pacers pour le match d'ouverture de leur série du premier tour des playoffs. Encore menés de 10 points à trois minutes de la fin, les hommes de Tom Thibodeau se sont finalement imposés 104-99 avec notamment 39 points de Derrick Rose et 10 points-11 rebonds de Joakim Noah. "On ne va pas changer notre façon de jouer parce qu'on est en playoffs, ni notre défense ou notre attaque. Finalement, le plus gros changement en phase finale c'est que vous jouez la même équipe encore et encore." N'en déplaise à Tom Thibodeau, l'entraîneur des Bulls et ancien assistant de Doc Rivers chez les Celtics, les playoffs, c'est peut-être un peu plus que cela. Et Chicago a pu s'en apercevoir dès cette première manche disputée face à Indiana, pourtant la seule équipe parmi les seize qualifiés à avoir terminé la saison régulière avec un bilan négatif (35-47). La faute à des Pacers particulièrement inspirés et qui auront mené 47 minutes durant avant de craquer dans les tout derniers instants. Menés de 10 points avec moins de quatre minutes à jouer (88-98), les Bulls ne doivent en effet leur salut qu'à l'effondrement de leurs visiteurs, punis d'un 16-1 forcément rédhibitoire. Un renversement évidemment porté par un Derrick Rose une fois encore labélisé MVP avec non seulement 39 points, dont un très réussi 19 sur 21 aux lancers, 6 points et 6 rebonds mais également deux paniers aussi spectaculaires que décisifs pour égaliser à 99-99 avant de trouver Kyle Korver derrière la ligne des trois points puis de signer les deux lancers scellant définitivement le sort du match. Deng: "Derrick a été fanatastique" De quoi bien mériter les félicitations de ses coéquipiers en dépit d'un vilain 0 sur 9 derrière l'arc. "Derrick a été encore une fois fantastique. On a eu du mal à mettre notre jeu en place et il a su tenir l'équipe à flots avant d'inscrire les paniers qu'il fallait pour faire la décision." s'enthousiasmait ainsi un Luol Deng pourtant pas manchot avec 18 points et 10 rebonds. L'effet United Center a certes joué à plein comme en attestent son 19 sur 21 aux lancers pendant que tous les Pacers n'en tentaient que 17. Une statistique que ne manquait d'ailleurs pas de pointer du doigt Frank Vogel à l'issue de la rencontre. "Ils ont su être agressif et obtenir les lancers qui ont fait la différence, regrettait-il, mais on n'a pas grand-chose à se reprocher. A confirmer dès lundi puis à la maison." En espérant, pour Indiana, que ses artificiers connaissent la même réussite que ce samedi. Car si les Bulls n'ont fait illusion à longue distance que grâce à Kyle Korver, auteur d'un 4 sur 4 à longue distance, les Pacers ont, eux, terminé à 10 sur 18 derrière l'arc et Danny Granger en a profité pour inscrire 24 points. Sans pousser jusque derrière la ligne des trois points, l'atypique intérieur Tyler Hansbrough a également été à la fête, l'ancien pensionnaire de Nort Carolina faisant admirer son adresse à mi-distance pour terminer avec 22 points à 10 sur 19 aux tirs. Mais à trop fuir le cercle, les Pacers ont également abandonné la bataille du rebond. A tel point que les Bulls se sont goinfrés dans les airs, avec 49 prises à 34 dont 21 rebonds offensifs ! Avec 11 rebonds, dont 8 en attaque, Joakim Noah en a d'ailleurs pleinement profité. Notamment au cours de la dernière minute pour sceller la victoire des siens, avec un rebond capital après un échec à trois points de Danny Granger. Mais la contribution de l'ancien Gator ne s'arrête pas à sa présence au rebond, car sans même évoquer ses deux contres coup sur coup sur Hansbrough sur la dernière action, Noah a également été décisif en enchaînant une claquette et un dunk en quelques secondes pour lancer la révolte des Bulls. Il fallait bien ça pour ne pas ouvrir les playoffs par une désillusion...