LA POLEMIQUE - Sébastien Chabal n’a pas été retenu pour la prochaine Coupe du monde de rugby.
Guilhem Garrigues, du service des sports d'Europe 1
"Sportivement, Sébastien Chabal n’est pas le meilleur troisième ligne français. Mais son importance est capitale. C’est un "impact player" hors pair et c’est le seul joueur capable de faire fantasmer la ménagère de moins de 50 ans, vibrer le jeune supporter à la recherche d’un modèle et de donner des sueurs froides aux néo-zélandais. Depuis toujours, le rugby français a besoin de symboles, Rives en son temps, Blanco plus tard, Michalak récemment,... Chabal est dans cette lignée de joueurs populaires. Le rugby reste un jeu mineur où les joueurs sont surtout connus par les spécialistes. Dans toutes les générations, rares sont ceux qui ont réussi à se faire un nom. Et puis, Chabal peut avoir une influence psychologique. C’est une star en Nouvelle-Zélande depuis ses placages dévastateurs lors de la tournée de 2007. Depuis le "Rainbow Warrior" et l’affaire Bastareaud, Les Français ne sont pas vraiment les bienvenus au pays du long nuage blanc et ce, malgré leurs bérets et leurs chansons paillardes. Chabal pouvait être un ambassadeur pour la délégation tricolore. Un aspect crucial pendant deux mois de compétition..."
Victor Dhollande-Monnier, de la rédaction d’Europe1.fr
"Une icône publicitaire ne fait pas pour autant un bon joueur. Si son rôle dans le vestiaire aurait pu être prépondérant lors de la prochaine Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, il n’aurait jamais eu sa place sur le terrain. Beaucoup de fans de "Caveman" le voyaient en "impact player", un puncher capable de percer la défense adverse dans les 20 dernières minutes. Mais même dans ce rôle très précis, Louis Picamoles (Stade Toulousain) et Raphaël Lakafia (Biarritz) sont beaucoup plus légitimes. Et puis, Sébastien Chabal n’a plus la même fraîcheur qu’il y a quatre ans. A 34 ans, le joueur du Racing Métro n’est plus aussi percutant que les slogans publicitaires veulent bien le laisser croire. Il a fait son temps. Il a eu une très belle carrière mais Marc Lièvremont a eu raison de faire confiance à des joueurs plus jeunes pour le Mondial".