"Fluctuat nec mergitur." C'est avec la devise de la ville de Paris inscrite sur leur bonnet que certains nageurs se sont mis à l'eau, jeudi, à Angers, pour la première journée des championnats de France en petit bassin. Il s'agit de la première compétition d'envergure depuis les attentats de Paris, qui ont fait 129 morts et plus de 400 blessés.
Florent Manaudou, qui a signé jeudi matin le meilleur chrono sur 50 m, a nagé avec un bonnet blanc avec le sigle "Peace and love" revisité, popularisé ces derniers jours sur les réseaux sociaux. "Personne n'a envie d'oublier, il ne faut surtout pas oublier", avait souligné mercredi lors d'une conférence de presse le champion olympique du 50 m. "On est là pour nager, c'est notre job. Je vais le faire parce qu'il faut le faire. Je sais que j'aurais un peu la tête ailleurs. Le sport, ça a toujours été ça en France, on essaye de faire un peu oublier les tristes nouvelles."
"Solidaire."Le dossiste Camille Lacourt a tenu un discours similaire. "J'espère arriver à faire la part des choses, à réussir à mettre tout ce qu'il se passe de côté l'espace de ma course. Et faire profiter les gens qui sont là, faire un joli spectacle. Après on repartira dans la gravité", a relevé le champion du monde du 50 m dos. Le capitaine des Bleus, Fabien Gilot, a abondé dans ce sens. "Je pense que c'est notre rôle de faire en sorte qu'il y ait des performances et qu'aux infos on puisse parler un peu d'autre chose sans oublier ce qu'il s'est passé", a-t-il avancé.
Quant à l'entraîneur en chef des Bleus, Romain Barnier, il en a appelé à l'unité : "Je crois que c'est mieux d'être ensemble, de se retrouver avec les gens qu'on aime à faire quelque chose qu'on aime. J'ai l'impression que dans cette période difficile on agit comme on devrait être tout le temps, solidaire, avec plus d'empathie". Outre Manaudou, Lacourt ou Gilot, Yannick Agnel et Jérémy Stravius sont également présents à Angers.