Le week-end prochain, ce devait être la fête à Christchurch. La deuxième ville de Nouvelle-Zélande devait accueillir le quart de finale des All Blacks, face à l'Argentine, en sus de celui entre l'Angleterre et la France, samedi. Mais le séisme du 22 février dernier, qui a fait 181 morts au total, prive Christchurch de ce plaisir simple. Trop endommagé, le stade de la ville, le deuxième du pays en termes de capacité (45.000 places), est inutilisable et restera fermé en 2012. Et pendant que le monde tourne à l'ovale, Christchurch tente de panser ses plaies.
Un séisme frappe Christchurch en février dernier :
Confrontée à une nécessaire mais difficile reconstruction, Christchurch n'a pas été oubliée par les organisateurs de la Coupe du monde. Et si les Blacks n'ont finalement pas joué avec une fougère rouge, comme il en avait été un temps question, la cérémonie d'ouverture a fait la part belle aux couleurs de la région, le rouge et le noir.
Un appel aux dons, ouvert pendant toute la durée de la compétition (http://www.rwcchristchurchappeal.com/), a également été lancé sur le site officiel afin de venir en aide aux clubs de la région, des Crusaders, résidents de l'AMI Stadium (le nom du stade de Christchurch), jusqu'aux clubs plus modestes de la région de Canterbury.
"Le rugby a un rôle important dans nos vies"
"Cette fière région du rugby a tant souffert cette année", expliquait Martin Snedden, le directeur du Mondial, le mois dernier. "A cela vient s'ajouter la déception de ne pas pouvoir accueillir les matches de la Coupe du Monde. Cette collecte constitue donc une façon adéquate de réunir la famille mondiale du rugby afin de soutenir tous les amoureux du rugby de cette région."
Sur cette côte est de l'île du Sud, régulièrement touchée par les tremblements de terre, le rugby à XV tient lieu de ciment social. "Le rugby a un rôle important dans nos vies et dans le bien-être de nombre de personnes dans la ville et la province environnante", souligne le président-directeur général de la Canterbury Rugby Football Union, Hamish Riach. "Cette communauté a été gravement touchée et les installations et les terrains de nombreux clubs ont été endommagés. Ces clubs ont aussi vu leurs effectifs fondre, de nombreuses familles ayant quitté les zones les plus touchées de la ville."
Plus de 5.000 employés attendaient encore leur relocalisation au mois de juillet dernier, cinq mois après le drame, selon L'Express.fr. Malgré les animations Coupe du monde qui ont été maintenues dans la ville, ce ne sera pas la fête, ce week-end, à Christchurch. Mais une victoire des Blacks pourrait, au moins, apporter un peu de baume au cœur à une population qui a plus que jamais aujourd'hui besoin d'espoir.