Evra, Anelka, Ribéry, Abidal et Toulalan vont comparaître devant la commission de discipline. Après une semaine de consultations, la plupart par téléphone, la mission d'information chargée d'établir les responsabilités lors de la grève des joueurs de l'équipe de France a rendu son rapport ce vendredi à l'occasion d'un Conseil fédéral extraordinaire. Alors qu'une sanction collective était préconisée par les membres de la mission d'information, le Conseil a choisi de cibler cinq joueurs. Patrice Evra, Franck Ribéry, Nicolas Anelka, Jérémy Toulalan et Eric Abidal ont été déférés devant la Commission de discipline de la FFF, qui rendra son verdict le 17 août prochain. Les cinq internationaux sont donc désignés comme coupables de la grève, principal fait marquant du fiasco des Bleus en Afrique du Sud. La sanction collective, réclamée par les trois membres de la mission d'information (Jacques Riolacci, ex-président de la commission de discipline de la LFP, Laurent Davenas, avocat général près la Cour de Cassation, et Patrick Braouezec, président de la Fondation du Football), n'a finalement pas été suivie. Les interventions de Lilian Thuram, de Frédéric Thiriez, président de la LFP, et de Jean-Pierre Escalettes, ex-président de la FFF, auraient fait pencher la balance pour cibler certains joueurs. Verdict le 17 août Cinq noms sont donc ressortis. Evra en fait partie en raison de son statut de capitaine des Bleus, alors que Ribéry était son vice-capitaine. Anelka paie ses propos injurieux à l'encontre de Raymond Domenech à la mi-temps de France-Mexique, tandis qu'Abidal est sanctionné pour n'avoir pas voulu disputer le dernier match. Enfin, Toulalan complète la photo puisque son avocat a rédigé la lettre lue par Domenech à Knysna. Dans un communiqué, la FFF évoque le cas des autres joueurs: "Le Conseil fédéral estime que la sanction financière prise le vendredi 2 juillet dernier (s'élevant globalement à 3 025 833 €) et correspondant aux primes qui auraient dû être versées au titre des retombées publicitaires, ainsi que la non sélection pour le match du mercredi 11 août prochain face à la Norvège, paraissent adaptées au degré de responsabilité, en l'état actuel des informations recueillies." Ce qui veut dire qu'aucun autre joueur présent en Afrique en Sud ne devrait être inquiété, même si la Commission de discipline "a toutes possibilités au cours de ces investigations, si elle le juge utile, de déférer d'autres joueurs devant elle". La nature des sanctions n'est pas connue, mais Laurent Blanc, nouveau sélectionneur des Bleus, appelle à la vigilance. "Si on veut sanctionner, il faut faire attention. Je suis devenu sélectionneur pour atteindre des objectifs. Et j'espère que j'aurais toute mes forces à disposition. Il ne faudrait pas punir pour solder un exercice dramatique, et qu'on se pénalise pour l'exercice suivant, l'Euro 2012. Il n'y a que les résultats et les victoires qui pourront gommer l'Afrique du Sud", a-t-il déclaré lors de la présentation de la liste des joueurs convoqués pour Norvège-France. Le premier rendez-vous important pour l'équipe de France est programmé le 3 septembre prochain contre la Biélorussie, dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2012.