Florent Manaudou a officialisé lundi ce qu'il avait laissé entendre à la fin des derniers Jeux olympiques de Rio. Le champion français, qui a tout gagné ces dernières saisons sur 50 m, a décidé de mettre sa carrière de nageur de côté pour se mettre au handball. "J'ai commencé à partager l'entraînement de l'équipe 2 du club d'Aix Handball, car j'ai abandonné trop tôt ce sport collectif complémentaire à la natation", explique-t-il dans un communiqué mardi. Avant lui, d'autres sportifs de renom, français ou étrangers, ont tenté la reconversion - ou la "parenthèse" - dans un autre sport, avec plus ou moins de succès.
Luc Alphand, du ski alpin au rallye-raid. En France, c'est l'exemple n°1 du changement de sport réussi. Triple vainqueur sortant de la Coupe du monde de descente, "Lucho" raccroche les skis en 1997 et prend le volant. Mais pas n'importe lequel, celui qui mène vers les grands espaces, ceux des rallyes-raid. Le dénominateur commun : le sentiment de vitesse, la quête de la trajectoire optimale. Après plusieurs places d'honneur, Alphand remporte la crème des rallye-raids, le Dakar, avec le Japonais Mitsubishi, en 2006. Sportif tout terrain, le champion des champions français du journal L'Équipe en 1997 s'est également essayé à la voile, avec une participation à la Transat Jacques-Vabre.
Luc Alphand, du ski alpin au rallye-raid. En France, c'est l'exemple n°1 du changement de sport réussi. Triple vainqueur sortant de la Coupe du monde de descente, "Lucho" raccroche les skis en 1997 et prend le volant. Mais pas n'importe lequel, celui qui mène vers les grands espaces, ceux des rallyes-raid. Le dénominateur commun : le sentiment de vitesse, la quête de la trajectoire optimale. Après plusieurs places d'honneur, Alphand remporte la crème des rallye-raids, le Dakar, avec le Japonais Mitsubishi, en 2006. Sportif tout terrain, le champion des champions français du journal L'Équipe en 1997 s'est également essayé à la voile, avec une participation à la Transat Jacques-Vabre.
Alphand, un passionné de vitesse :
Jean Galfione, de la perche à la voile. Premier Français à franchir la barre mythique des six mètres à la perche, le champion olympique d'Atlanta en 1996 répond ensuite à l'appel du grand large. En 2007, deux ans après avoir rangé les perches, il participe à l'America's Cup avec K-Challenge. Sept ans plus tard, il est au départ cette fois de la Route du Rhum. Des airs à la mer, Galfione continue de nourrir sa passion, à défaut de garnir son armoire à trophées.
Jean Galfione raconte "sa" Route du Rhum :
Fabien Barthez, du football au sport auto. Après dix-sept ans au plus haut niveau du football, l'ancien gardien de l'équipe de France, sacré champion du monde en 1998, a pris en 2008 le virage de la course automobile. Comme le poste de gardien, celle-ci sollicite des qualités de réflexe et d'anticipation. Après avoir testé son coup de volant dans des épreuves moins huppées, le natif de Lavelanet a participé aux 24 Heures du Mans en 2014 au volant d'une Ferrari. Cette année, Barthez a même lancé sa propre écurie d'endurance en compagnie de l'ancien pilote de Formule 1, Olivier Panis.
Barthez est devenu un habitué des 24 Heures du Mans :
Michael Jordan, du basket au baseball. Il est dur d'avoir été une légende dans un sport et d'en pratiquer un autre. Michael Jordan, meilleur basketteur de tous les temps, en a fait l'amère expérience en 1994 et 95. Pendant un peu plus d'un an, le mythique n°23 des Bulls se met au baseball et dispute des matches de Ligue mineure. Peu concluante, l'aventure s'arrête en mars 1995. Il raccroche alors le gant et remet le couvert avec les Bulls. Vainqueur à trois reprises du championnat NBA entre 1991 et 93 avant sa "parenthèse" baseball, il en gagnera trois autres entre 1996 et 98. De quoi donner des idées à Florent Manaudou, qui, lui non plus, ne se fixe pas d'objectif dans son sport n°2.
Lauryn Williams, du 100 m au bobsleigh. C'est l'une des reconversions les plus rapides de l'histoire du sport. La sprinteuse américaine Lauryn Williams, championne olympique du 4x100 m à Londres, était à Sotchi un an et demi plus tard, en bobsleigh, avec une médaille également à la clé, en argent, dans l'épreuve de bob à deux. Ce passage de l'athlétisme au bobsleigh est devenu relativement classique, les qualités de vitesse requises sur la piste servant également lors de la phase de poussée. Comme Lauryn Williams, Lolo Jones, double championne du monde en salle du 60 m haies, s'y est essayé, avec plus de visibilité, mais moins de succès (11ème à Sotchi). Tyson Gay, troisième meilleur performeur de tous les temps sur 100 m (9''69) y pense également pour les Jeux de 2018, à Pyeongchang.
Bob Hayes, du 100 m au football américain. La reconversion dans le football américain, beaucoup d'athlètes en ont parlé, peu l'ont réalisée. Médaillé d'or sur la distance reine du 100 m à Tokyo, en 1964, le sprinteur américain Bob Hayes rejoint ensuite la NFL où il occupe non pas le poste de coureur, mais celui de receveur (où il faut courir un peu aussi). Il passe dix saisons aux Dallas Cowboys, l'une des franchises les plus populaires du pays, avec à la clé une victoire au Super Bowl 1971. Il est le seul athlète de l'histoire à avoir signé cet étonnant doublé médaille d'or olympique-victoire au Super Bowl.
Clara Hughes, du cyclisme au patinage de vitesse (et du patinage de vitesse au cyclisme). Comme Florent Manadou, Clara Hughes a été médaillé olympique avant de changer de sport. "Bronzée" dans les deux épreuves de cyclisme aux JO d'Atlanta, en 1996 (course en ligne et contre-la-montre), la Canadienne change ensuite de Jeux. Là voilà aux JO d'hiver, avec des patins au pied, où elle décroche l'or qui lui a échappé l'été, en 2006, à Turin. Puis elle revient à ses premières amours. Elle participe aux JO à Londres, en 2012, à bicyclette (5èùme du contre-la-montre). Le passage du patinage de vitesse au cyclisme a également été effectué avec un certain succès par Eric Heiden, légende de la glace (cinq médailles d'or aux JO de Lake Placid en 1980) sacrée champion des États-Unis sur route en 1985 avant de devenir un proche de Lance Armstrong…
Eddie Eagan, de la boxe au bobsleigh. Passer de la natation au handball, deux sports d'été, comme le fait Florent Manaudou, c'est presque banal finalement, à côté de ce qu'avait tenté au début du siècle dernier l'Américain Eddie Eagan. Médaillé d'or en boxe dans la catégorie des mi-lourds aux JO d'Anvers en 1920, Eagan s'était mis ensuite au bobsleigh. Après quelques semaines de pratique seulement, il avait été sacré champion olympique en 1932, à Lake Placid, dans la catégorie bob à quatre. Il est le seul sportif de l'hsitoire à avoir été sacré champion olympique aux JO d'été et aux JO d'hiver à une époque où, il est vrai, la spécialisation était moins forte et la concurrence moins rude.
Et aussi : le Britannique John Surtees (de la moto à la F1), l'Australien Scott Draper (du tennis au golf), le Néo-Zélandais Jeffrey Wilson (du rugby au cricket), l'Est-Allemande Christa Lundin-Rothenburger (du patinage de vitesse au cyclisme sur piste), le Polonais Adam Malysz (du saut à skis au rallye-raid),la Britannique Rebecca Romero (de l'aviron au cyclisme sur piste), les Français Stéphane Peterhansel et Cyril Despres (de la moto au rallye-raid auto), les Américains Bo Jackson (du football américain au baseball) et Renaldo Nehamiah (de l'athlétisme au football américain)…