CYCLISME - Alberto Contador s'est offert son deuxième sacre sur le Paris-Nice ce dimanche. La dernière étape de Paris-Nice n'a donc pas bouleversé la hiérarchie, malgré les ascensions des cols de la Porte, de la Turbie et d'Eze. Alberto Contador, leader depuis son coup de force à Mende jeudi, a contrôlé la course jusqu'à son épilogue pour inscrire, trois ans après, une deuxième fois son nom au palmarès de la course au soleil. Le meilleur cycliste sur route au monde a prouvé, un mois après sa rentrée déjà gagnante en Algarve, qu'il sera bien cette année encore le grand favori pour se succéder à lui-même sur le Tour de France au mois de juillet. D'Amilly, lieu des premiers coups de pédale dimanche dernier, à l'arrivée sur la Promenade des Anglais, Contador a assumé son statut de favori avec une impressionnante aisance. Le Madrilène continue de faire le bonheur du cyclisme espagnol, sur lequel plane toujours l'ombre de l'affaire Puerto, ce qui ne l'empêche pas de truster les podiums, celui de Paris-Nice étant 100% ibérique avec Alejandro Valverde et Luis-Leon Sanchez comme dauphins du n°1 mondial. Devancé de seulement 14 secondes avant les 116 derniers kilomètres parcourus dimanche dans l'arrière-pays niçois, Valverde n'a rien pu faire pour combler son retard. C'est même Contador qui a pris les affaires en main dans le dernier col au menu, celui d'Eze dont le sommet était jugé à 15 kilomètres de l'arrivée. Le maillot jaune plaçant plusieurs accélérations, autant pour isoler Valverde que pour se rapprocher du duo d'échappées made in France avec Thomas Voeckler et Amaël Moinard partis dès la première difficulté de la journée. Moinard s'offre la dernière D'ailleurs les deux Tricolores allaient profiter dans le final d'un regroupement autour du maillot jaune, un temps suivi uniquement par Valverde et Joaquin Rodriguez, pour se disputer la victoire. Voeckler lançait le sprint de loin et semblait plus véloce que Moinard, mais le Normand, au prix d'un immense effort, parvenait à revenir à hauteur du coureur Bbox et de le coiffer sur la ligne. Moinard, par ailleurs meilleur grimpeur de cette édition de la course au soleil, est le premier Français à lever les bras en vainqueur sur la Promenade des Anglais depuis Christophe Capelle en 1998. Dixième de l'étape, dans un petit groupe réglé par Valverde pour la troisième place, Contador levait lui aussi les bras en l'air au moment de couper la ligne d'arrivée et d'en finir avec une 68e édition riche en enseignements. Les favoris, hormis Levi Leipheimer et Frank Schleck, ont répondu présent. Les Français aussi, dans leurs registres, avec deux victoires d'étape signées William Bonnet et Amaël Moinard. Neuvième et dixième du classement général, Jean-Christophe Péraud, néo-pro de 32 ans, et Jérôme Coppel se sont peut-être découvert des ambitions dans ces courses à étapes d'une semaine. Et comment ne pas parler de la révélation de la semaine, le jeune Slovaque Peter Sagan qui, à 20 ans, a claqué avec la manière deux victoires d'étape, à Aurillac et Tourettes-sur-loup, terminé à la 17e place du général et avec le maillot vert sur les épaules. A coup sûr un coureur d'avenir qui n'a pas fini de faire parler de lui. Quant au présent, il appartient toujours à Contador.