CYCLISME - Alberto Contador a été reçu par José Luis Zapatero. Du rouge au jaune. La Puerta del Sol, habituel lieu de triomphe dans la capitale espagnole, ne désemplit pas au fil des semaines. Et pour cause, le sport ibérique, depuis maintenant quatre ans, n'en finit plus de régner sur le monde. Vainqueur de son troisième Tour de France en quatre ans, Alberto Contador a évidemment eu droit à sa série d'hommages. Si l'accueil réservé au Pistolero n'est en rien comparable avec l'incroyable Marea Roja qui a déferlé sur Madrid le 12 juillet dernier, la Puerta del Sol s'est tout de même parée de jaune pour l'occasion. Pour la cinquième fois en cinq ans, si l'on se souvient des sacres de Pereiro et de Sastre en 2006 et en 2008 sur la Grande Boucle. Dès lundi soir, Contador, une petite journée après la parade sur les Champs-Elysées, est revenu sur ses terres, accueilli par ses fans à l'aéroport de Barajas. Puis, avant d'aller saluer la foule en ville, il s'est dirigé vers le Palais de la Moncloa pour y recevoir les félicitations de José Luis Zapatero, le président du gouvernement espagnol, lequel doit commencer à s'habituer de récompenser des grands champions. Entre les footballeurs (champions du monde et d'Europe), les tennismen (Rafael Nadal et ses huit titres du Grand chelem), les pilotes (Fernando Alonso, double champion du monde), les basketteurs (Pau Gasol, champion du monde et double champion NBA), et donc les cyclistes, ils sont en effet nombreux à avoir porté haut les couleurs de l'Espagne depuis maintenant six ans. Contador: "Je suis heureux" Parmi cette flopée de superstars, Contador, loué par Zapatero comme "un exemple de travail et de ténacité, un très grand exemple de comment on doit combattre et se comporter dans le sport", fait assurément partie des plus discrets. Par nature, bien sûr. Mais aussi parce que le tout frais n°1 mondial, s'est fait peur avant de décrocher une troisième couronne sur les routes françaises, souffrant certainement un peu plus que prévu. "Ça été très difficile, expliquait-il après l'arrivée sur les Champs. Toute l'année, j'ai travaillé énormément, je me suis engagé et jusqu'au dernier moment ça été un Tour très difficile. Je suis très heureux. Beaucoup, beaucoup d'émotion. C'est le premier Tour qui me donne tant d'émotion. Vous ne pouvez pas imaginer tout ce que je ressens en ce moment. Il y a quelques jours pendant le Tour pendant lesquels je n'étais pas dans la meilleure forme et ça s'est vu." En cause, ces fameuses allergies qui ont perturbé l'Espagnol tout au long du printemps. Au Criterium International, d'abord, remporté par Fédrigo, puis sur le Dauphiné Libéré, où Brajkovic, futur 43e du Tour de France, lui a tenu tête. Mais aussi lors de l'étape de Morzine-Avoriaz où Schleck, en lui reprenant 10 secondes, s'est mis à croire en une victoire finale sur le Tour. Un Schleck décomplexé par ce premier véritable moment de "faiblesse" du Pistolero. "Je pense qu'il n'est plus imbattable et lui, ce soir, doit plus penser à ça que moi", affirmait d'ailleurs le Luxembourgeois après l'arrivée à Paris, dimanche. Contador, lui, promet qu'il sera plus fort en 2011. "Schleck est d'un niveau similaire à celui de l'année dernière", a-t-il clamé. "C'est moi qui n'étais pas au même niveau." Ou comment donner rendez-vous à son rival pour l'année prochaine.