Boris Becker va vivre intensément le week-end de Coupe Davis qui débute vendredi. Mais l'ancienne star du tennis allemand ne le vivra pas à Francfort, où son pays affronte la France au premier tour de l'édition 2015 mais à Kraljevo, en Serbie, aux côtés de son élève, le n°1 mondial, Novak Djokovic. L'Allemagne du tennis actuel n'entretient plus qu'un lien distendu avec son ancienne icône, qui lui a offert ses deux premiers titres sous le nom de RFA, en 1988 et 1989. Son avenir, l'Allemagne l'a désormais remis entre les mains de Michael Kohlmann, ancien joueur du circuit qui n'a jamais fait mieux que 89e joueur mondial. Il a remplacé le mois dernier au poste de capitaine Carsten Arriens, à la carrière moins brillante encore (meilleur classement : 109e). L'Allemagne n'a plus atteint la finale de la Coupe Davis depuis 1993, année où elle s'était imposée face à l'Australie grâce à Stich. Depuis ce duo Becker-Stich, qui s'était affronté en finale de Wimbledon 1991 (photo), l'Allemagne a bien du mal à briller sur le plan individuel comme collectif.
Kohlschreiber, une occasion en or. Le meilleur joueur allemand actuel est Philip Kohlschreiber. Classé 27e à l'ATP, "Kohli" n'a jamais fait mieux que 16e, avec un quart de finale à Wimbledon, en 2012, comme meilleure performance en Grand Chelem. Il effectue cette saison son retour dans l'équipe de Coupe Davis après en avoir été écarté par le précédent capitaine, passé tout près de l'exploit l'an dernier, face à la France, en quarts de finale, malgré une équipe même pas "bis" mais plutôt "ter". Kohlschreiber, âgé de 31 ans, a l'occasion ce week-end de réaliser (enfin) une performance marquante, lui qui n'a battu qu'un seul joueur du Top 10 depuis 2012. "On peut devenir un grand joueur en gagnant des tournois mais un héros national qu'à travers la Coupe Davis", a insisté Nikola Pilic, le conseiller très spécial de l'équipe d'Allemagne et artisan du retour de "Kohli", dans l'hebdomadaire Bild.
Ancien joueur yougoslave, aujourd'hui croate, Pilic, âgé de 75 ans, a gagné la Coupe Davis à trois reprises au poste de capitaine, avec l'Allemagne (1988, 89 et 93), la Croatie en 2005 et la Serbie en 2010. L'Allemagne compte sur lui pour retrouver un peu de sa superbe. "On a aussi gagné par le passé sans être favori. Le n°1 était alors l'homme le plus important. Ça doit encore être le cas", a insisté Pilic. Kohlschreiber part quand même de loin. Il a déclaré forfait la semaine dernière à Dubaï en raison d'une grippe et n'a gagné que 2 matches (sur 7) en 2015 et les deux fois contre le même joueur, le Français Paul-Henri Mathieu. Pas de quoi effrayer, sur le papier, la bande à Arnaud Clément.
Le pari Struff. Aux côtés de Kohlschreiber, qui a perdu 8 de ses 10 matches contre Gaël Monfils, qu'il retrouvera vendredi, Pilic et Kohlmann ont choisi de titulariser pour les matches de simples Jan-Lennard Struff, 74e mondial (photo), à la place de Benjamin Becker (rien à voir avec Boris), pourtant bien mieux classé que lui (39e). Agé de 24 ans seulement, "Sruffi", qui mesure près de deux mètres (1,96 m), est dans la lignée des grands serveurs allemands comme Becker ou Stich. "Il ne veut absolument pas s'éterniser dans l'échange", confie dans le quotidien L'Equipe le n°1 tricolore, Gilles Simon, qui se mesurera à lui vendredi après-midi. "Le genre de joueur qui finit son match avec 60 coups gagnants et 60 fautes directes." Pas un esthète, c'est sûr, certainement pas un futur (très) grand mais un "canonnier" qui, l'espace d'un week-end, peut espérer perturber les plans de l'équipe de France. Battre les Bleus et ainsi se maintenir dans le groupe mondial, voilà qui comblerait déjà d'aise un tennis masculin allemand qui a envie de regarder (enfin) devant lui.
LE PROGRAMME
Vendredi (à partir de 14h00) :
Jan-Lennard Struff (ALL) - Gilles Simon (FRA)
Philipp Kohlschreiber (ALL) - Gaël Monfils (FRA)
Samedi (à partir de 13h00) :
Benjamin Becker/Andre Begemann (ALL) - Julien Benneteau/Nicolas Mahut (FRA)
Dimanche (à partir de 13h00) :
Philipp Kohlschreiber (ALL) - Gilles Simon (FRA)
Jan-Lennard Struff (ALL) - Gaël Monfils (FRA)
>> LIRE AUSSI - Coupe Davis : Allemagne-France, le match d'après
>> LIRE AUSSI - BeIN Sports met la main sur la Coupe Davis