111 ans. La Belgique n'avait plus atteint la finale de la Coupe Davis depuis 111 ans. En 1904 (la première édition de la compétition a eu lieu en 1900), la Belgique s'était incliné sur le score sans appel de 5-0 face aux Iles britanniques, à Wimbledon. A partir de vendredi, et dans des conditions de sécurité renforcée en raison de la menace terroriste, la Belgique accueillera sur son sol, à Gand, la finale de la Coupe Davis pour la première fois de son histoire, face à la Grande-Bretagne. "Cette finale est un événement énorme, pour le tennis belge mais aussi pour tout le sport belge. Nous sommes plus que prêts à écrire l'histoire", assure le capitaine de l'équipe, Johan Van Herck.
Une obligation : battre Murray (au moins une fois). Quels espoirs peuvent aujourd'hui nourrir les Belges, eux qui ne présentent aucun joueur du Top 15 dans leur effectif ? "Je pense que notre présence ici résulte d'un bel effort collectif et je pense que tout le monde en Belgique apprécie cela. Nous allons essayer de franchir une étape supplémentaire", confie le capitaine des "Diables". "Je pense que le petit tout entier est derrière nous et nous allons essayer de garder le trophée ici."
Avec qui ? En simple avec David Goffin, 16e joueur mondial et n°1 belge, et avec Ruben Bemelmans, 108e au classement ATP. Steve Darcis, le n°2 belge (84e à l'ATP) a été retenu pour disputer le double aux côtés de Kimmer Coppejans (128e). Pour se glisser en finale, la Belgique a profité d'un calendrier favorable (tous ses matches, face à la Suisse, le Canada et l'Argentine, ont été disputés à domicile) et d'adversaires parfois privés de leurs meilleurs éléments. Cette fois, se dresse face à la Belgique la Grande-Bretagne, qui elle s'appuie sur un n°1 d'envergure, le n°2 mondial Andy Murray.
Here is the full draw for the 2015 #DavisCupFinal between Belgium and Great Britain pic.twitter.com/95GJBrjxbd
— Davis Cup (@DavisCup) November 26, 2015
"Si je remporte mes trois matches (deux simples et le double, ndlr), nous remporterons la Coupe Davis", a expliqué Murray en préambule. C'est affreusement mathématique pour les Belges. Pour l'emporter, ils devront forcément à un moment ou un autre battre Murray. La France l'a constaté à ses dépens l'été dernier, ce n'est pas si facile. On voit mal le dauphin de Djokovic trébucher face à Bemelmans le vendredi. En double, il a montré une belle complicité avec son frère, Jamie. reste Goffin, le plus à même de déstabiliser Murray ? Ce ne fut pas vraiment le cas à l'AccorHotels Arena au début du mois : le Belge y avait subi une fessée (6-1, 6-0).
"A Paris, c'était sur surface dure et j'ai vraiment connu un jours sans. Andy était très agressif, il a joué un match incroyable alors que moi, je n'ai vraiment pas bien joué. Mais ce sera très différent cette fois", a promis Goffin. Une chose est sûre : la surface sera différente. Les Belges ont en effet opté pour une terre battue intérieur, comme l'avaient fait les Français l'an dernier contre la Suisse (1-3).
Une arme "secrète" : la terre battue en salle. "Cela doit faire dix ans que je n'ai plus joué sur terre battue en salle", a précisé Murray, mercredi. "Le terrain est bon, a estimé Andy Murray, N.2 mondial. Jouer ici en salle sur terre battue est très particulier. Il n'y a pratiquement aucun tournoi comparable pendant l'année, et en ce qui me concerne cela doit faire dix ans que je n'ai plus joué sur terre battue en salle. J'ai, en tout cas, eu une très bonne sensation", a-t-il ajouté. Murray n'allait pas dire le contraire.
Le premier match sera tout de suite déterminant : Goffin ne devra pas trébucher contre Kyle Edmund, le second Britannique (100e mondial), qui avait passé un tour à Roland-Garros cette année, sous peine de dérouler le tapis rouge à Murray. Atypique, cette finale sera forcément historique. Car si la Belgique n'a jamais soulevé le Saladier d'Argent, la Grande-Bretagne, elle, ne l'a plus fait depuis... 1936, soit 79 ans !