Le premier tour de la Coupe Davis 2016 France-Canada organisé aux Antilles ? L'idée, défendue par le nouveau capitaine de l'équipe de France, Yannick Noah, est en train de se faire son chemin. Et sans doute même en bonne voie. "Nous avons reçu ce jour des lettres officielles de la Ligue de tennis et du conseil régional de Guadeloupe qui ont émis le souhait d'accueillir la rencontre", a ainsi affirmé mercredi Jean-Pierre Dartevelle, vice-président de la Fédération française de tennis (FFT), organisatrice de la rencontre.
A l'origine, trois villes - Albertville, Rouen et Trélazé - avaient répondu en temps et heure à l'appel d'offre. Mais sur l'insistance de Noah, la FFT a repoussé la décision de son bureau fédéral, programmée initialement le 13 novembre, au 4 décembre pour permettre à une région de l'outre-mer de présenter un dossier. "A la base, nous n'avions pas été sollicités. Alors quand Yannick Noah a dit qu'il souhaitait jouer sur terre battue découverte, j'ai contacté la fédération pour réparer ce malencontreux oubli", explique Christian Forbin, qui a proposé le vélodrome Amédée-Détraux, à Baie-Mahault, le plus grand des Antilles (9.000 places), comme site. Organiser une rencontre outre-mer serait une première dans l'histoire de l'équipe de France de Coupe Davis. "C'est vrai qu'ici, tout le monde est en ébullition", a confirmé Christian Forbin au micro d'Europe 1. "Je pense que ce sera une grande fête pour la Guadeloupe, mais également pour toutes les îles environnantes. Organiser une manifestation officielle, comme ça, en Guadeloupe, ce serait magnifique pour le sport français."
Destination symbolique et choix sportif. Destination symbolique, la Guadeloupe répond également à un choix sportif. En effet, le capitaine et les joueurs souhaitent disputer cette rencontre sur terra battue et en extérieur, pour gêner un maximum l'adversaire, à commencer par le n°1 canadien, Milos Raonic, plus à l'aise sur surfaces rapides. Or, à la date à laquelle est prévue cette rencontre, du 4 au 6 mars, il n'est pas concevable de l'organiser en métropole. Mais organiser un tel événement aux Antilles occasionne évidemment un surcoût, estimé à un million d'euros, hors subventions, selon Jean-Pierre Dartevelle, dont 500.000 euros uniquement pour l'aménagement du stade de 4.000 à 4.500 places.
Il faudra également acheminer la terre battue depuis l'Hexagone. "Ce sont trois courts en terre battue, donc ce sont 400 tonnes de cran, de calcaire, qu'il faudra acheminer de l'Oise jusqu'à Pointe-à-Pitre en bateau, 20 à 25 containers qu'il faudra acheminer là-bas", explique au micro d'Europe 1 Christophe Fagniez, le directeur des équipes de France. "Sur ce point-là, on a travaillé de manière très précise parce que si jamais le bureau fédéral prenait cette décision-là, il faudrait appuyer sur le bouton très vite."
Des représentants de la fédération se rendront sur place de lundi à mardi pour vérifier si les conditions sont réunies pour y organiser le match. Du côté des autres villes en lice, le délai supplémentaire accordé à la candidature antillaise a été moyennement apprécié. La commune de Trélazé, en Maine-et-Loire, échaudée, avait ainsi retiré sa candidature dès mardi.