Après le Tournoi des Six Nations, la guerre entre Français et Anglais se poursuivait ce week-end en Coupe d'Europe. Sur les huit quarts de finale, pas moins de trois affrontements entre les deux frères ennemis du rugby de l'hémisphère nord. Et si à ce petit jeu-là, la "perfide Albion" avait fait subir au XV de France sa plus large défaite de son histoire contre les Anglais (55-35, dans un match complètement fou), les clubs du Top 14 ont en quelque sorte vengé les Bleus puisque le week-end s'est soldé deux victoires et une défaite. Retour sur les destins de chacun des trois clubs français, Clermont, Toulon et le Racing-Métro qui jouaient ce week-end.
Le match parfait : Clermont contre Northampton (37-5)
On annonçait un match serré, il n'en a rien été. Entre Clermont et Northampton, tout s'est très vite joué. En un quart d'heure précisément, soit le temps qu'il a fallu aux "jaunards" et à leur ailier Nakaitaci, déjà impressionnant sous le maillot bleu, pour marquer un premier essai. Sur sa lancée, le néo-international a doublé la mise à la demi-heure de jeu. De quoi donner ses idées à ses coéquipiers des lignes arrières, bien aidés par une mêlée conquérante et des "gros" très efficaces dans les zones de ruck. Wesley Fofana a gratifié le stade d'un essai, avant que l'arrière Abendanon donne un peu plus d'ampleur au score sur une course folle de 90 mètres. Un match référence pour Clermont, tant les quinze joueurs ont été au diapason.
La victoire rassurante : Toulon contre les London Wasps (32-18)
Epouvantail de la compétition dont il est double tenant du titre, le club varois devait se rassurer sur la scène européenne après sa défaite contre Toulouse en Top 14 (24-34). Comme souvent dans les grands clubs, cette défaite a piqué au vif les joueurs, qui ont affiché une belle maîtrise en première mi-temps contre les Wasps. Un essai en force de Bastareaud a lancé la machine toulonnaise, avant que le pied de Michalak fasse la différence (2 transformations et 6 pénalités). Toulon poursuit sa route, et reste en course pour conserver son titre.
La défaite frustrante : le Racing-Métro contre les Saracens (11-12)
Le week-end aurait pu être parfait pour les clubs français si le Racingmen ne s'étaient pas inclinés d'un cheveu, ou d'un point plutôt, contre les Saracens, dans un match tendu, qu'ils avaient pourtant dominé. Mais les joueurs entraînés par le duo Laurent Labit/Laurent Travers ont manqué de rigueur et de réalisme. Pire, après avoir inscrit un essai, et manqué la transformation, ils ont concédé une pénalité à la dernière seconde de la rencontre. Un coup de pied que s'est empressé de réussir Marcelo Bosch, l'ouvreur des Saracens, enterrant là les derniers espoirs du Racing.
Le résultat : le Top 14 vainqueur aux points
Très décevant au niveau de sa sélection nationale, le rugby français a prouvé qu'il était probablement le meilleur d'Europe en remportant deux des trois matchs qui l'opposait aux clubs anglais. L'illustration parfaite de ce paradoxe, un Top 14 florissant, un XV de France déclinant, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler la situation que traverse le football… anglais, dont le championnat génère des milliards d'euros de droits télé et attire les meilleurs joueurs, tandis que les Three Lions peinent à s'imposer dans les grandes compétitions que sont la Coupe du Monde ou le Championnat d'Europe.
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