Habitué aux épopées en Coupe de France, avec notamment une demi-finale en 2010 et une finale en 2012, le club amateur de Quevilly, pensionnaire de CFA, défie à nouveau un club de Ligue 1, Bastia, mardi, en 16es de finale. Europe 1 a passé la journée de lundi avec ces amateurs qui goûtent, pour l’occasion, aux habitudes du monde professionnel.
La mise au vert, passage obligé. C’est dans un hôtel de Forges-les-Eaux, en Haute-Normandie, que l’équipe de Quevilly débute sa journée dans la peau d’un club professionnel. Les joueurs n’ont ensuite que quelques mètres à parcourir pour aller déjeuner ensemble au casino. Cette habitude a souvent porté chance à l'USQ en Coupe de France.
Alors, pour la réception de Bastia, les Normands n'ont pas dérogé à la règle. "On est limite blasés", en sourient au micro d’Europe 1 Joris Colinet et Frédéric Weis, qui ont participé aux épopées en 2010 et 2012. "Ça fait 5 ou 6 fois qu'on vient ici, on a l'habitude. Mais c’est sur que ça doit faire quelque chose aux jeunes qui découvrent tout ça." Après avoir répondu aux questions des médias, les deux "tauliers" rejoignent les autres à l’hôtel pour une petite sieste...
Dans l’anonymat du football professionnel. Manu Da Costa, l'entraîneur de Quevilly, est conscient du monde qui sépare ses joueurs de celui du Sporting Club de Bastia. Mais le technicien normand ne laisse rien au hasard. "C'est à nous de tout faire, on n'a pas les gens qui vont superviser ou qui s’occupent de la vidéo", concède-t-il au micro d'Europe 1. "Mais ce n'est que du bonheur, on vit pour ces moments-là." C'est la première année que Manu Da Costa officie sur le banc de touche de Quevilly. Et dès son arrivée, il a tout de suite senti une atmosphère particulière.
"L'héritage 2010-2012 est très lourd. Mais une fois le tour régional passé, il se transforme en avantage, preuve en est, vous êtes là à m’interviewer. Sans ces épopées 2010 et 2012, on ne vivrait pas les moments intenses que l'on vit actuellement." La mise au vert est aussi un moyen pour Manu Da Costa d'être au plus près de ses joueurs : "c'est l'occasion pour moi de les surveiller, de voir ce qu’il mange, de savoir à quelle heure ils se couchent et se lèvent. Mon travail d'entraîneur prend une autre dimension grâce à cette mise au vert."
Dernière mise en place tactique. Après la sieste, les joueurs de l’USQ prennent la direction de Neufchâtel-en-Bray (photo) pour l'entraînement du jour. Au menu : petit footing, exercices de coordination puis simulation de match où l’entraîneur n'hésite pas à donner de la voix. Les médias sont nombreux mais ne gênent en rien : les Normands qui apparaissent plus concentrés que jamais. Des places restent à prendre et les joueurs en sont conscients. "Quoi qu’il arrive, ce n'est que du bonus. A cette heure-là, je suis normalement à l’accueil du futsal où je travaille. Au lieu de ça, je m’entraîne et je vais même me faire masser après", décrit le défenseur Robin Lebourg. Et, dans quelques heures, ce sera le match face aux pros de Bastia...