C'est une première depuis l'édition 2005-2006. Quatre clubs issus de CFA ou CFA2, les quatrième et cinquième échelons du football français, seront présents au stade des huitièmes de finale de la Coupe de France, dont le tirage au sort aura lieu jeudi soir. Soit un quart des représentants. Après le FC Sète (CFA2), vainqueur mardi de Jura Sud (CFA), et avant Cannes ou Plabennec, qui s'affrontent jeudi lors du dernier seizième de finale "100% CFA", c'est l'Ile-Rousse (CFA2) et Moulins (CFA) qui ont décroché leur billet pour le Top 16 en éliminant deux clubs de l'élite. Retour sur ses deux exploits majuscules.
© Max PPP
Les Girondins de Bordeaux, tenants de la Coupe de France, ont perdu leur couronne dans le modeste stade Ange Casanova d'Ajaccio, devant 2.500 spectateurs et face à une équipe de CFA 2, le football Balagne Ile-Rousse (FBIR). Mais ce club, qui n'a que six ans d'existence sous sa forme actuelle, avait bien préparé son coup. "On a beaucoup travaillé sur cette équipe, on a fait des sacrifices pour arriver prêts sur ce match-là. On a même négligé des matches de championnat", a confié au micro d'Europe 1 l'un des deux entraîneurs du club, Nicolas Genniarelli. Et puis, il y a eu la causerie d'avant-match, dans laquelle, comme le raconte L'Equipe, ont été évoqués Astérix, modèle de résistance, et Samuel Eto'o, modèle de confiance en soi.
La formule a été appliquée "à la lettre", selon le coach corse. Le gardien, Florent Menozzi, a apporté la touche finale, en sortant les tentatives bordelaises durant le match et en stoppant les tirs de David Bellion et Ludovic Sané lors de la séance de tirs au but. "Je savais que si on arrivait aux "pénos", on passait. C'est ma spécialité les "pénos". En plus, mon frère manque le dernier "péno" juste avant. J'ai été obligé d'arrêter le dernier !", explique Florent Menozzi, plombier à la DDE dans la "vraie vie" et frère de Dominique et Dimitri, eux aussi joueurs au FBIR. Après avoir (bien) fêté la qualification, les joueurs et l'encadrement de l'Ile-Rousse vont désormais attendre le tirage au sort. En espérant une chose : "ne pas tirer Sète". Les amateurs aiment la Coupe mais n'apprécient pas forcément de s'y retrouver.
La saison dernière, l'Association sportive Moulins Football 03 Auvergne, club de CFA (4e niveau national), avait été éliminé en seizièmes de finale par Bordeaux (2-1). "On voulait notre revanche", a souligné au micro d'Europe 1 l'entraîneur de cet autre ASM auvergnat. "C'était pas les Girondins en face mais, pour nous, c'était comme un match retour." En face, cette fois, c'était Toulouse. Et, à l'inverse de l'année dernière, Moulins a d'abord été mené. "On revient de la mort, on est mené 1-0, on se dit qu'on n'a plus rien à perdre", a insisté le capitaine de l'équipe, Grégory Rouchon. "Et finalement, on fait une deuxième mi-temps héroïque." Et ce, dès la reprise.
Déjà buteur l'an dernier face aux Girondins, Sébastien Da Silva a remis ça, en égalisant à la 46e minute avant d'inscrire le but de la qualification à cinq minutes de la fin du temps réglementaire. "La lumière est sur moi mais c'est un travail de tout le monde", a-t-il réagi à chaud au micro d'Europe 1. "On a joué notre football et, comme a dit le coach, avec notre football, même avec une Ligue 1, sur un match, ça peut passer. Ici, c'est toute ma famille, 4.000 personnes de ma famille. J'ai 4.000 frères et sœurs ce soir (jeudi soir), c'est magnifique." Et l'attaquant auvergnat est confiant pour la suite. "On est une équipe. C'est une famille et on ne s'arrêtera pas là, c'est sûr." Contre qui ? Réponse après le tirage au sort, qui aura lieu à 20h45, jeudi.
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