Compte-tenu de l'appétit pantagruélique du PSG, vainqueur l'an dernier des deux coupes nationales, et encore en course cette saison en Coupe de France comme en Coupe de la Ligue (avec une demi-finale contre Toulouse, mercredi soir), les autres équipes françaises ont tout intérêt à jouer tous les coups à fond. Cela doit être le cas de Lille et Bordeaux, qui vont s'affronter mardi lors de la première demi-finale de la Coupe de la Ligue.
Ces deux clubs, qui ont été champions de France il n'y a pas si longtemps (2009 pour Bordeaux et 2011 pour Lille) sont actuellement dans le ventre plus ou moins mou du championnat (10e pour Bordeaux et 14e pour Lille). Pour ces deux clubs habitués aux joutes européennes cette saison, cette Coupe de la Ligue offre une opportunité rapide de se qualifier pour la Ligue Europa. En espérant que Toulouse, empêcheur de tourner en rond du PSG ces derniers temps, réalise l'exploit au Parc des Princes, mercredi soir...
Une bouée de sauvetage pour Lille ? Après un excellent mois de décembre (quatre victoires en cinq matches) à l'arrivée de son nouvel entraîneur Frédéric Antonetti, le Losc marque clairement le pas en ce début d'année 2016. Il y a eu la défaite à... Bordeaux, le 16 janvier dernier (1-0) et surtout ces deux "revers" spectaculaires : une élimination en Coupe de France par les amateurs de Trélissac (1-1 a.p., 4-2 aux tirs au but) et une défaite, samedi dernier, contre Troyes (3-1), lanterne rouge de Ligue 1 qui n'avait pas encore gagné un seul match en championnat (3-1).
"C'est un moment difficile pour le Losc donc il faut se réfugier dans le travail", a insisté Antonetti. "On est dans une période charnière et là, on est en train de la gâcher. Il faut se remobiliser. Aller en finale, ça peut créer une dynamique." Pourtant, de l'aveu même du technicien corse, le groupe lillois "ne vit pas bien". "Je n'ai pas peur de le dire. Chacun veut tirer le meilleur pour être mieux noté. Il n'y a pas de rivalités mais chacun est un peu égoïste. Il n'y a pas de groupe", considère l'ancien entraîneur du Stade Rennais. Une qualification pour la finale de la Coupe de la Ligue peut-elle constituer une bouée de sauvetage pour ce Lille en perdition ? Peut-être.
Une savoureuse cuvée pour Bordeaux ? Après avoir connu des jours difficiles cet automne, avec, en point d'orgue, la déroute à domicile contre Caen (4-1), les Girondins de Bordeaux sont sur une dynamique diamétralement opposée à celle de leurs adversaires lillois. Les hommes de Willy Sagnol restent en effet sur une série de 11 matches sans défaite toutes compétitions confondues. Encore engagés en Coupe de France, où ils recevront Nantes en huitièmes de finale, les Bordelais abordent cette demi-finale avec confiance
Menés 2-0 à Nantes à six minutes de la fin du temps réglementaire, ils sont allés arracher le match nul, samedi soir (2-2). Passeur décisif sur le premier but inscrit par Cheikh Diabaté, l'Argentin Valentin Vada est l'une des révélations bordelaises de ces dernières semaines, tout comme Frédaric Guilbert en défense centrale ou Adam Ounas sur l'aile droite. "Les jeunes ont du temps de jeu et le méritent", insiste Sagnol. "Ce n'était pas forcément le cas en septembre-octobre." Faire appel à un jeune, le coach girondin y sera contraint mardi puisque Cédric Carrasso s'est gravement blessé au genou gauche, samedi, à Nantes et sera forfait pour le reste de la saison. En attendant un éventuel renfort venu du PSG (Nicolas Douchez voire Salvatore Sirigu), c'est le jeune Jérôme Prior, 20 ans, qui gardera les buts bordelais, mardi, à Lille. Vada, Guilbert, Ounas, Poko, Crivelli ou Prior, le nouveau cru bordelais au Stade de France le 23 avril prochain ? Réponse mardi soir.