Un doublé pour oublier ? Critiqué voire moqué après les deux défaites concédées la semaine dernière à Chelsea (0-2) et à Lyon (0-1), Edinson Cavani, le transfert le plus cher de l’histoire du football français (64 millions d’euros), a mis 178 secondes précisément à répondre aux sceptiques. Après un déboulé de Maxwell sur le côté gauche de la surface de réparation, l’attaquant uruguayen du PSG, positionné au poste d’avant-centre - qu’il a appelé de ses vœux, lui qui évolue à droite quand Zlatan Ibrahimovic, toujours blessé, est sur la pelouse - a jailli devant les défenseurs lyonnais pour pousser le ballon au fond des filets. Un but de renard, ce pour quoi le PSG a tant misé sur lui. Sa course échevelée vers le poteau de corner a traduit sa joie autant que sa frustration accumulée.
Durant la meilleure période parisienne - le premier quart d'heure -, Cavani a été dans tous les bons coups. Il a notamment signé une spectaculaire reprise de volée, cadrée, que Lopes a dégagée des deux poings (13e). Puis, peu après la demi-heure de jeu, il y eut ce penalty (discutable) pour le PSG. En l’absence de sa majesté "Ibra", c’est lui qui s’y colla. Propre, tendu, parfaitement exécuté. Le PSG mène alors 2-0 et Cavani est en passe de devenir le héros de la finale.
A la bagarre et à l’expérience. Alors non, tout n’a pas été parfait. Quatre minutes à peine après avoir signé son doublé, le n°9 du PSG a gâché une occasion en or sur un service de Lucas. Les fantômes de Chelsea, où il n’avait été efficace ni à l’aller ni au retour, n’ont sans doute pas totalement disparu. Lors d’une deuxième période où le PSG a laissé venir, on a retrouvé le Cavani qu’on connaît : non, pas le buteur, mais l’infatigable bagarreur, premier harceleur de la relance lyonnaise.
Au sein d’une équipe du PSG qui a joué assez piano, sans jamais imposer de rythme à la rencontre, lui n’a jamais ménagé sa peine pour venir aider ses défenseurs. Le but (splendide) du Lyonnais Lacazette a laissé penser un instant que l’avant-centre parisien pourrait ne pas être le seul héros de la soirée. Mais, cette fois, "son" PSG a tenu, le score et son trophée (2-1). "Cava" l’y a aidé, en obtenant un coup franc de filou devant Samuel Umtiti à quelques minutes de la fin.
Au soutien de ses adversaires vaincus. Concentré jusqu’au bout, Cavani a fêté la victoire sans ostentation, en tombant dans les bras de Cabaye. Puis une fois les premiers sourires passés, il a été le seul Parisien à aller réconforter les joueurs de l’OL, tombés au sol de dépit. Il s’est alors dirigé vers sa victime du jour, Anthony Lopes, qui avait sorti une de ses têtes le week-end dernier, en championnat, avant d’aider Arnold Mvuemba à se relever. Digne dans la défaite, Cavani l’est aussi dans la victoire. Logiquement élu homme d’un match qui n’a jamais vraiment décollé, "Edi" n’a pas manqué son dernier grand rendez-vous avec le PSG cette saison. Son dernier grand rendez-vous avec le PSG tout court ? Sa sortie dans la presse avant le match aller contre Chelsea jette un (petit) doute sur son avenir immédiat dans la capitale.
Mais, avant de penser à 2014-15, l’ancien Napolitain a évidemment un dernier défi à relever : celui de conduire l’Uruguay au sommet du monde l’été prochain. Sûr que le sélectionneur de la Céleste, Oscar Tabarez, a apprécié lui aussi que Cavani retrouve le chemin des filets…
RÉCIT - Le PSG s'offre la Coupe de la Ligue