Le Real Madrid vit un début de saison 2015-16 compliqué : soucis judiciaires de Karim Benzema, déroute dans le clasico, un nouvel entraîneur, Rafael Benitez, chahuté... A priori, le déplacement de mercredi soir, à Cadix, club de troisième division, en 16es de finale aller de la Coupe du Roi, devait être sans histoire. Sur le terrain, il l'a été. Les Merengue se sont imposés 3-1, prenant ainsi une grande option sur la qualification avant le match retour, le mercredi 16. Dans la coulisse, en revanche, c'est parti à vau-l'eau.
Le club a appris que l'un de ses joueurs, le Russe Denis Cheryshev, était logiquement suspendu pour cette rencontre. Prêté l'an dernier à Villareal, le jeune attaquant de 24 ans avait accumulé plusieurs cartons dans la compétition en 2014-15 et devait purger un match de suspension avec son nouveau club, ce que montre un document de la Fédération espagnole, organisatrice de la compétition.
Dans l'urgence, le coach madrilène, Rafael Benitez, a remplacé le joueur russe à la mi-temps par Mateo Kovacic. Mais le mal était fait, d'autant plus que c'est Cheryshev qui a ouvert le score pour le Real... "Clairement, le club ne le savait pas (qu'il était suspendu)", a réagi Benitez en conférence de presse. "Villareal et la Fédération ne nous avaient rien dit. Quand nous l'avons appris, nous l'avons remplacé pour démontrer notre bonne foi. (...) Nous l'avons appris à la mi-temps. Nous avons fait tout ce que nous pouvions faire à ce moment-là."
Comme le PSG en 1997. Cette erreur du Real rappellera des souvenirs aux supporters du PSG. A l'aune de la saison 1997-98, le club de la capitale avait aligné Laurent Fournier, pourtant suspendu, lors du match aller de barrages de la Ligue des champions, face au Steaua Bucarest. Le PSG avait eu match perdu 3-0 sur tapis vert (avant de se qualifier au retour, 5-0). Une telle sanction serait un moindre mal pour le Real, qui paraît évidemment en mesure de rattraper un retard de trois buts lors du match retour au stade Santiago-Bernabeu. Dans un passé récent, la Fédération espagnole s'est montrée sévère dans des cas similaires. En septembre, Osasuna avait ainsi été purement et simplement éliminé au 2e tour de la Coupe du Roi après avoir aligné contre Mirandes un joueur, Unai Garcia, qui avait reçu un carton rouge la saison précédente. Mais le deuxième tour de la Copa del Rey se joue sur un match, au contraire des 16es de finale, qui offrent plus de latitude au niveau des sanctions.
Comme l'équipe de Benitez en 2001. Par un curieux hasard, Benitez avait déjà subi une situation comparable lorsqu'il entraînait Valence : en 2001, également en Coupe du Roi, il avait aligné ensemble sur la pelouse quatre joueurs extra-communautaires, quand la règlementation n'en permettait que trois. Valence avait lui aussi perdu son match du 2e tour sur tapis vert et dit adieu à la compétition.
La situation du Real a bien amusé le défenseur du Barça, Gerard Piqué :
— Gerard Piqué (@3gerardpique) December 2, 2015
Le Real va avoir du mal à plaider sa cause. En plus du cas Cheryshev, un autre joueur, le jeune Borja Mayoral, présent sur le banc de touche madrilène mercredi, avait également écopé d'un match de suspension après la finale de la Coupe du Roi juniors contre le Rayo Vallecano au printemps dernier. "Nous allons attendre la suite des événements. De notre part, il n'y avait ni volonté (de frauder), ni connaissance de la situation", a commenté au micro de Canal+ Espagne Emilio Butragueño, directeur des relations institutionnelles du Real Madrid. Comme il l'avait annoncé, Cadix a déposé réclamation, jeudi, "avec le cœur endolori parce que le Real est un club ami".
Décision vendredi ? Le juge de compétition de la Fédération espagnole de football devrait en principe se prononcer vendredi, avec la pression de faire disparaître ou non l'un des deux géants espagnols de la compétition...