Pour qui en doutait encore, la victoire de la France face au Canada, jeudi soir (41-18), a prouvé une chose : Frédéric Michalak est bel et bien le leader des Bleus. L'ouvreur du RC Toulon, en délicatesse avec son corps sur l'année écoulée, retrouve tout son éclat lors de cette Coupe du monde britannique. Déjà très bon contre l'Italie lors de sa première titularisation (32-10), il a été étincelant, jeudi soir, face au Canada, permettant aux Bleus de s'imposer et de se qualifier pour les quarts de finale grâce à sa patte droite, mais pas seulement. "Je suis là pour aller le plus loin possible et remporter ce titre", a insisté le n°10 tricolore au micro de nos confrères de RMC Sport. "C’est mon seul objectif. Depuis quatre ans, c’est l’objectif. On travaille pour ça et on met tous les atouts de notre côté pour réussir."
Tranchant balle en main, parfait au pied. Jeudi soir, Michalak n'a pas tardé à prouver qu'il tenait la grande forme. Dès la 3e minute, sa percée plein champ conclue par une chistera a placé Wesley Fofana sur orbite pour le premier essai (3e). Une vingtaine de minutes plus tard, Michalak remit ça avec une autre action d'éclat, une feinte de passe croisée pour mieux tromper la défense canadienne. Son coup de pied à suivre (du gauche !), parfaitement ajusté, ne fut malheureusement pas exploité par le même Fofana, trompé par le rebond (25e). Moins en vue en début de deuxième période jusqu'à sa sortie du terrain à la 68e minute, il a néanmoins continué à enquiller les points au pied. A ce niveau, son bilan de la soirée est simplement parfait : six coups de pied sur six réussis, deux pénalités et quatre transformations (la dernière fut signée Morgan Parra), pas toutes évidentes.
Meilleur réalisateur des Bleus en Coupe du monde. Ce bilan au pied lui permet de devenir le meilleur réalisateur des Bleus en Coupe du monde, avec 136 points. Michalak efface des tablettes le précédent recordman, un ouvreur également, Thierry Lacroix, qui s'était arrêté à 124, mais en deux Coupes du monde seulement. Michalak, 37 ans, dispute lui son quatrième Mondial. Et n'a peut-être jamais semblé aussi fort. "Il y a six mois, il n'envisageait même pas de faire la Coupe du monde", a souligné son entraîneur à Toulon et consultant sur TF1, Bernard Laporte, en faisant allusion à sa blessure à une main qui l'a privé de la fin de saison du RCT. "Il me surprend, il a beaucoup travaillé. Jonny Wilkinson (qui fut son coéquipier à Toulon, ndlr) lui a fait énormément de bien et puis il a retrouvé la plénitude de ses moyens. Il attaque les défenses, avec des raffûts tranchants. Maintenant, il va falloir qu'il réédite ces performances contre des paquets d'avants plus consistants." Et ce, dès le dimanche 11 octobre, pour la finale annoncée du groupe D contre l'Irlande.