Le coude égaré (vraiment ?) dans le visage du Sud-Africain François Low n'a finalement eu aucune conséquence fâcheuse : le capitaine des All Blacks, Richie McCaw, sera bien sur le terrain, samedi, face à l'Australie, pour y disputer une deuxième finale de Coupe du monde consécutive, quatre ans après avoir soulevé le trophée Webb-Ellis aux dépens de la France (8-7). Sans surprise, le sélectionneur de la Nouvelle-Zélande, Stephen Hansen, a couché son nom parmi les 15 titulaires pour la finale contre l'Australie, 15 titulaires qui seront exactement les mêmes que pour la demi-finale face à l'Afrique du Sud, samedi dernier (20-18). McCaw, le fils de fermiers originaire d'un petit village de 339 habitants, fêtera donc samedi sa 148e sélection avec les Blacks, sa 111e en tant que capitaine. Et peut-être sa dernière.
Absolument aucun changement pour les All Blacks avant la finale contre les Wallabies... comme en 2011 !#RWCFinalpic.twitter.com/9MFuYIr2AI
— Rugby World Cup (@RugbyWorldCupFR) October 29, 2015
"Je prendrai ma décision quand je rentrerai à la maison." Jeudi, à un peu plus de 48 heures de sa deuxième finale mondiale, le joueur a reconnu en conférence de presse n'avoir pas encore décidé de son avenir. "Je prendrai ma décision quand je rentrerai à la maison", a indiqué McCaw, recordman mondial du nombre de sélections avec ses 147 "capes". "Je veux jouer ce week-end et je n'y ai pas pensé cette semaine. Mais je n'ai jamais caché que j'allais y réfléchir sérieusement après (la Coupe du monde). Par le passé, j'ai toujours fait en sorte de ne pas être gêné par cette question car je ne voulais pas bloquer sur cette éventualité (...) Je veux donner le meilleur de moi-même ce week-end et donc je me prépare comme je le fais depuis des années, sans vouloir penser que c'est peut-être la dernière fois."
McCaw est aussi une icône de la pub (ici les casques Beats by Dre) :
Meilleur joueur du monde à trois reprises. Vainqueur du Mondial en 2011, du Tri (puis du Four) Nations à dix reprises, du Super Rugby quatre fois et élu trois fois meilleur joueur du monde, en 2006, 2009 et 2010, McCaw est une légende du rugby mondial. "C'est un grand joueur, probablement le plus grand de l'histoire des All Blacks et peut-être même de l'histoire du rugby", s'enthousiasme son coach, Steve Hansen. Mais cette légende s'est toujours écrite en noir et blanc, entre coups d'éclat, coups fourrés et coups tout court. La dernière finale du Mondial, face aux Bleus, où il donna un coup de genou à Morgan Parra, passa un temps infini en position de hors-jeu (sans jamais être sanctionné) avant de remporter le plus grand titre de sa carrière - avec des vis dans un pied fracturé ! -, représente un excellent condensé de sa carrière.
Avant la demi-finale, les étudiants du lycée d'Otago, où il a débuté le rugby, lui adressent un message de soutien :
"Un plaqueur infatigable et intelligent." "Richie McCaw, c'est 147 sélections, plus de 130 victoires. C'est un joueur exceptionnel", s'enthousiasme notre consultant Eric Blanc. "Certes, il a joué toute sa vie avec le règlement, avec les arbitres. On l'a souvent critiqué là-dessus, dit qu'il était hors-jeu, mais c'est un plaqueur infatigable, intelligent (il détient le record de plaquages sur les deux derniers Four Nations, ndlr). Il a une très bonne direction de course et sait se montrer précieux dans le soutien offensif. Cette année, il est encore là. On le croyait bouilli, fatigué, rincé, mais il a su se reposer." McCaw s'est ainsi accordé une année loin des Blacks, en 2013, avant de revenir au feu l'année dernière. "Hansen, coach des Blacks depuis 2011, l'a très bien managé, lui a permis de souffler un peu", insiste Eric Blanc.
Lors de la phase de groupes, McCaw a été largement ménagé. Absent face aux Tonga, il n'a joué que 18 minutes contre la Namibie et un peu plus d'une heure face à la Géorgie. Ce qui lui a permis d'arriver frais pour les matches à élimination directe, où son expérience a été précieuse, notamment contre les Springboks. "C'est un leader charismatique, une légende", conclut Eric Blanc. "J'adresse un grand coup de chapeau à ce joueur hors normes." Le coup de chapeau, peut-être l'un des seuls coups que McCaw ne maîtrise pas...