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Les Bleus disputeront à partir de dimanche leur 14eme Coupe du monde. Sur les 13 précédentes, ils ont connu des fortunes diverses lors du premier match :
• 6 victoires
• 3 nuls
• 4 défaites
Mais quel que soit le résultat, les analystes, les anciens membres du staff et les ex-joueurs s’accordent tous pour le dire, ce premier match a un impact comptable, physique et psychologique sur la suite des événements.
>>> Explications avec quatre personnalités du monde sportif :
"Un match pas forcément décisif, mais indicatif". Pour Jean Durry, historien du sport, le premier match d’une grande compétition internationale "situe tout de même assez bien un certain climat, une certaine tonalité de l’ambiance et du niveau de l’équipe. Le match d’entrée dans la compétition n’est pas forcément décisif, mais il est indicatif"
Plusieurs exemples peuvent appuyer ses dires : le mondial 1954 en Suisse, où la défaite 1-0 face à la Yougoslavie lors du premier match n’augure alors rien de bon pour des Bleus pourtant menés par Raymond Kopa. Présage confirmé par la suite puisque la France sera éliminée dès le premier tour.
Même lien de cause à effet quatre ans plus tard, mais en faveur de l’équipe de France cette fois. Lors du mondial suédois de 1958, Kopa met le jeune Juste Fontaine dans les meilleures dispositions et lui permet d’inscrire un triplé lors du premier match des Bleus face au Paraguay (victoire sept buts à trois). Lancé, Fontaine marquera 13 buts lors de la compétition (record qui tient toujours), et la France atteindra les demi-finales.
"C’est au travers de l’entrée dans la compétition que naît un groupe". Ce premier match est donc un indicateur fiable pour déterminer la forme physique et les dispositions psychologiques d’un collectif. Robert Duverne, préparateur physique de l’équipe de France lors des éditions 2006 et 2010 de la Coupe du monde le confirme : "C’est au travers de l’entrée dans la compétition que naît un groupe, qu’on découvre sa personnalité." Pour lui aussi, ces matches sont avant tout un "thermomètre". Le 0-0 obtenu face à la Suisse lors du mondial 2006 avait par exemple été un motif de satisfaction pour le staff, bien que les médias s’étaient montrés critiques à l’époque. Mais Robert Duverne sait bien que l’importance des matches dans la vie d’un groupe est aléatoire : "Tout ça reste affaire de ressenti, d’alchimie, ce sont eux, les joueurs et le staff qui sont sur place, qui ont le fil rouge. De France, on ne peut pas savoir quelle est l’importance sportive, physique et mentale de ce premier match. On le saura après".
Le sélectionneur "doit trouver les mots justes" . Côté mental, le psychologue du sport Jean-Cyrille Lecoq insiste sur le rôle prépondérant du sélectionneur Didier Deschamps. "Il faudra qu’il trouve les mots justes pour libérer ses joueurs de toute appréhension tout en trouvant une vraie motivation". Mais pour le psychologue, l’ancien champion du monde 1998 est à la hauteur : "Il suffit de voir comment il a regonflé le moral des joueurs après la défaite contre l’Ukraine pour avoir confiance en lui."
Manuel Amoros, qui avait perdu son premier match avec l’équipe de France lors de la Coupe du monde 1982, se souvient que les cadres de l’équipe avaient également remobilisé les troupes : "Je me souviens qu’il y avait eu une réunion organisée par les plus anciens pour digérer la défaite (contre l’Angleterre 3-1) et maintenir l’espoir parmi les plus jeunes." Sauf qu’en 2014, l’équipe de France manque de cadres d’expérience (les 23 Bleus totalisent 9 matchs de Coupe du monde à eux tous). Il faudra donc compter sur d’autres ingrédients pour démarrer du bon pied.
CAMP DE BASE - Les Bleus sont arrivés à Ribeirão Preto
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