Après avoir coaché Paul-Henry Mathieu durant une saison, Loïc Courteau est récemment devenu le nouvel entraîneur de Julien Benneteau. L'objectif est clair, aider le tricolore à obtenir un titre sur le circuit.Comment avez-vous été amené à devenir le nouvel entraîneur de Julien Benneteau ? Ça s'est fait naturellement. On avait arrêté avec Paul-Henri (Mathieu) juste après Bercy et lui a également arrêté avec Thierry Champion au même moment. Nous étions donc libres et Julien m'a appelé quand j'étais en vacances et puis on est partis là-dessus.Quel bilan tirez-vous de votre expérience aux côtés de Paul-Henri Mathieu ? C'est plutôt un bilan mitigé puisqu'on n'a fait qu'une année ensemble. En termes de résultat, il a fait une saison moyenne et a terminé à peu près dans les mêmes eaux au niveau du classement. Et s'il n'y a donc rien eu d'extraordinaire cette année, j'ai découvert un garçon très sympa, attachant, gentil et sensible, même si je pense que je n'ai pas beaucoup pu l'aider au niveau de l'entraînement.Quelles ambitions avez-vous pour Julien Benneteau ? Ses ambitions sont d'enfin gagner un tournoi, de bien figurer dans les Grands Chelems en essayant d'arriver en deuxième semaine. Et il y aussi quelque chose qui lui tient très à coeur, c'est d'intégrer l'équipe de France de Coupe Davis. Dans cette optique, il va essayer de jouer le plus possible en double et notamment aux côtés de Jo-Wilfried Tsonga, avec qui il a remporté le Masters 1000 de Shanghai cette saison."Je préférerais qu'il inscrive son nom au palmarès d'une épreuve"Aura-t-il des objectifs de classement ? Je préférerais le voir gagner un tournoi, qu'il inscrive son nom au palmarès d'une épreuve plutôt qu'il finisse dans les 30 premiers. Ce qui est important c'est d'arriver dans le Top 20 ou le Top 10. Après le fait que l'on soit 22e, 25e ou 30e n'est finalement pas si important même si une place dans le Top 30 vous permet d'être tête de série dans les Grand Chelems.On dit de Julien qu'il réfléchit beaucoup à son tennis, à tel point qu'il semble déjà avoir toutes les qualités pour faire un bon entraîneur. Est-ce un avantage pour vous ? C'est bien de réfléchir à son tennis, de voir ce qui se passe à côté, de s'interroger et de se poser les bonnes questions. Après il ne faut pas trop réfléchir sur le terrain et ne pas trop se prendre la tête parce qu'il n'y a pas de place pour la gamberge. Mais en dehors, oui c'est très bien !Vous entamez votre deuxième saison au sein du Team Lagardère, comment vous sentez-vous au sein de la structure ? Je me sens très bien au Team Lagardère. J'ai des gens très compétents autour de moi, une palette d'instruments et de techniques pour faire avancer le joueur s'il le souhaite. Maintenant c'est l'entraîneur et le joueur qui restent maîtres de leur destin. Car le tennis, c'est un peu spécial. Il y a tellement de choses qui rentrent en compte... Il faut un très bon physique, un excellent mental, une bonne technique,... Il n'y a pas de plan préétabli qui fait qu'on est sûr d'avoir un champion. Mais quand on a la chance d'avoir toute la logistique et la technique qu'il peut y avoir au Team Lagardère, ça ne peut que nous aider.Quelles sont les principales différences entre les circuits féminins et masculins, que vous connaissez bien ? Ce sont surtout les personnes qui sont différentes. C'est comme quand on change de joueur. Avant j'évoluais dans un monde de femmes et aujourd'hui dans un monde d'hommes. On va dire que chez les garçons les entraînements sont plus longs et plus physiques alors qu'il y a forcément plus de sensibilité et de psychologie à amener pour les femmes. Mais les règles du jeu sont les mêmes et en tant qu'entraîneur on essaie de faire avancer les choses le mieux possible."Amélie était une grande championne, une grande femme"Que pouvez-nous dire sur Alizé Cornet, grand espoir du Team Lagardère, qui a éprouvé quelques difficultés à confirmer cette saison ? Alizé est une joueuse très prometteuse. Elle est jeune et a eu une année de moins bien mais elle avait fait une très bonne saison juste avant. Chaque joueur connaît une baisse de régime à un moment ou à un autre et c'est bien qu'elle la traverse assez jeune pour pouvoir s'en servir au niveau de l'expérience.Que vous inspire le départ à la retraite d'Amélie Mauresmo, avec qui vous avez vécu beaucoup de grands moments ? C'est une page qui se tourne. Le tennis perd une grande championne. C'est sûr que de voir jouer Amélie Mauresmo, c'était un régal pour tout le monde. C'était une grande championne, une grande femme. Ça va beaucoup nous manquer. C'était un relais et j'espère qu'il y en a, chez les garçons et les filles, qui prendront la relève. Car je pense qu'on ne l'a pas appréciée à sa juste valeur.C'est à dire ? C'est un peu comme partout. Quand les gens arrêtent, tout le monde se dit tout d'un coup qu'ils vont nous manquer. Alors que lorsqu'ils sont encore là, on ne fait pas tellement attention à eux, on se dit que c'est normal. Et puis dès qu'ils jouent moins bien, on les critique beaucoup. Le sport de haut niveau, c'est quelque chose de très dur et difficile, il faut se remettre en question en permanence. La France est un petit pays et on n'a pas eu 50 joueurs ou joueuses qui ont gagné des Grands Chelems ou qui ont été numéro 1 de leur discipline. Dans le milieu en tout cas, il y a un énorme respect par rapport à tout ce qu'elle a accompli.