A un peu plus de quatre mois du départ du Tour de France, l'information, révélée le matin même par le quotidien L'Equipe, risque de faire grand bruit : l'Union cycliste internationale (UCI) a demandé vendredi à l'une de ses commissions le retrait de la licence World Tour de l'équipe kazakhe Astana, qui compte dans ses rangs le vainqueur sortant du Tour de France, l'Italien Vincenzo Nibali. Cette licence lui garantit une présence sur les principales courses du calendrier cycliste, à commencer par la Grande Boucle. Pour espérer la disputer, elle devrait alors espérer une invitation des organisateurs. Largement improbable.
Découvrez le communiqué de l'UCI concernant Astana :
Un audit qui ne passe pas. Le 10 décembre dernier, l'Union cycliste internationale (UCI) avait accordé cette même licence à la formation kazakhe. Mais elle l'avait soumise à deux conditions, comme le détaille L'Equipe : "adhérer au cahier des charges qui doit entrer en vigueur dans deux ans, dans le cadre de la réforme du World Tour" et "se soumettre à un audit sur son organisation et ses méthodes conduit par l'Issul (Institut des sciences du sport de l'Université de Lausanne)."
Or, cet audit confirmerait qu'Astana ne fait pas tout ce qu'il faut en matière de lutte antidopage. Sa licence a été mise en balance après une année 2014 marquée par le contrôle positif de cinq de ses membres, deux pros, un stagiaire et deux Espoirs. Depuis l'annonce du cinquième cas de dopage, le manager de l'équipe, Alexandre Vinokourov, lui aussi convaincu de dopage à plusieurs reprises pendant sa carrière de coureur, avait donné des signes de bonne volonté, en annonçant notamment la suspension de l'équipe Espoirs. Mais visiblement, le fonctionnement de l'équipe, par laquelle sont également passés Alberto Contador ou Lance Armstrong, n'apporte pas toutes les garanties en matière de lutte antidopage. L'UCI a également motivé sa décision par l'affaire dite de Padoue, enquête menée par la justice italienne autour du préparateur Michele Ferrari, ancien collaborateur d'Armstrong. Comme le précise L'Equipe, et pour la première fois, un team cycliste pourrait être sanctionnée, non pas pour le dopage de ses coureurs, "mais grâce au concept de "responsabilité par défaut"".
Nibali dans une autre équipe sur le Tour 2015 ? Si Astana devait effectivement perdre sa licence - elle aura la possibilité de discuter la décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) -, les coureurs, eux, auraient toujours la possibilité de signer un contrat avec une autre équipe, comme le prévoit le règlement de l'UCI. Quoi qu'il arrive, Nibali devrait donc défendre son titre en juillet prochain. Mais ce sera peut-être avec une autre équipe qu'Astana...
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