Après Lance Armstrong, suspendu à vie par l'Union cycliste internationale (UCI) en octobre 2012 pour dopage, son mentor lors de ses années de domination sur le Tour de France, le Belge Johan Bruyneel, a lui été suspendu dix ans de toute participation dans le sport par l'association américaine d'arbitrage (AAA).
Bruyneel, 49 ans, s'est éloigné du cyclisme depuis l'été 2012 et la révélation du rapport de l'agence antidopage américaine (Usada) qui a valu à Armstrong la destitution de ses sept victoires sur le Tour de France. A l'inverse d'Armstrong, qui avait accepté de fait en août 2012 la sanction de l'Usada, étendue ensuite par l'UCI, Bruyneel avait demandé à ce que son affaire soit portée devant un panel d'arbitres (AAA).
Bruyneel, le boss du "Boss". Cette suspension vient consacrer la responsabilité de Bruyneel dans ce que l'Usada avait défini comme le "système de dopage le plus sophistiqué" de l'histoire du sport. Le rapport de l'agence avait accablé le responsable des équipes US Postal puis Discovery Channel en tant que pièce-maîtresse de l'organisation du dopage. Armstrong lui-même a évoqué dernièrement la responsabilité de Bruyneel mais également des Espagnols Pedro Celaya et Pepe Marti, respectivement médecin et entraîneur dans l'équipe de Bruyneel, dans l'organisation du dopage. Les deux hommes ont également été suspendus par l'AAA, pour une durée de huit ans.
Bruyneel a dirigé le "Boss" Armstrong lors de ses sept victoires consécutives sur le Tour de France, entre 1999 et 2005, mais également lors de son retour, en 2009 et 2010 chez Astana. Il avait pris en mains les destinées de l'équipe US Postal à la fin de sa carrière de coureur. Sur le vélo, il compte deux victoires d'étape sur la Grande Boucle, en 1993 et 1995, sous les couleurs de la Once de Manolo Saiz, qui fut lui-même inquiété dans l'affaire Puerto avant d'être acquitté.
My statement re: today's AAA decision: - http://t.co/vPzwxIC0Vv— Johan Bruyneel (@JohanBruyneel) April 22, 2014
Un vice juridique ?Dans un long post publié sur son blog, le manager belge évacue sa responsabilité dans le système de dopage mis en place pour évoquer une possible faille juridique. "Je ne conteste pas que j'aurais voulu certains éléments de ma carrière soient différents. Je ne conteste pas que le dopage était une réalité de la vie dans le peloton pendant un temps considérable. Cependant, une très petite minorité d'entre nous sert de bouc émissaire pour toute une génération", insiste-t-il. "Dès le début de cette affaire, j'ai contesté - et continue de contester - l'autorité ou la juridiction de l'AAA et/ou de l'Usada sur moi. Je suis un ressortissant belge et je réside au Royaume-Uni. Je n'ai jamais été membre de la fédération américaine (USA Cycling) ni d'aucun organisme national de sport basé aux Etats-Unis." Bruyneel, qui relève qu'"aucune des violations des règles antidopage alléguées par l'Usada n'a eu lieu sur le sol américain", se réserve la possibilité de contester la décision de l'AAA devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
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