Un quart de siècle après le dernier de ses quatre succès d'affilée, en 1990, Peugeot revient sur le Dakar, dont la 37e édition, la 7e en Amérique du Sud, s'est élancé dimanche de Buenos Aires, en Argentine. Pour ce retour aux affaires, la marque au Lion s'est offert trois têtes d'affiche de luxe, avec Stéphane Peterhansel, onze fois vainqueur de l'épreuve (5 fois en auto, 6 fois en moto), l'Espagnol Carlos Sainz, vainqueur en 2010, et Cyril Despres, qui a lâché le guidon après avoir enlevé le Dakar à cinq reprises dans la catégorie motos.
Ces trois figures du rallye-raid seront au volant de la Peugeot 2008 DKR, un véhicule très impressionnant. "La 2008 DKR est bien née en termes de performances et de comportement, il n'y a pas de doute là-dessus", explique au micro d'Europe 1 Bruno Famin, le directeur de Peugeot Sport. "La difficulté sur un tel projet, c'est de fiabiliser la voiture quand on voit les 9.000 kilomètres qu'il y a à parcourir (9.111 exactement, ndlr). Le moindre détail peut être éliminatoire ou rédhibitoire pour faire un bon résultat. Le Diable se niche dans les détails et dans une voiture aussi compliquée que ça, il y a énormément de détails..."
Regardez les étapes de la création de la 2008 DKR :
Des roues de 94 centimètres. Ce qui n'est pas un détail, c'est le choix de Peugeot d'opter pour un véhicule à deux roues motrices plutôt que pour un 4x4. "Sur le papier, lorsqu'on étudie le règlement, c'est une solution assez évidente", expliquait Bruno Famin en juillet dernier dans un entretien au Point.fr. "Outre le fait que nous apprécions de ne pas faire comme les autres, une deux roues motrices présente des avantages, car elle est plus légère, comparée à un 4x4 qui atteint 1.900 kg. Elle peut être dotée de roues énormes, des 37 pouces de diamètre dans notre cas, et il est permis aux deux roues motrices de gonfler et dégonfler les pneus depuis l'habitacle." De fait, la Peugeot 2008 DKR est équipée de pneus Michelin de 94 centimètres de diamètre et devrait se montrer plus à l'aise que ses rivales dans le franchissement des dunes et dans les étapes les plus sablonneuses du parcours.
Vers un duel Peugeot-Mini. Cette nouvelle création de Peugeot plaît en tous cas à Carlos Sainz. "Elle ne ressemble à aucune autre voiture deux roues motrices", expliquait le pilote espagnol sur le site de Peugeot, en avril dernier. "Elle est vraiment très compacte et c’est un point très intéressant. Après avoir disputé mes deux derniers Dakar avec des deux roues motrices, je suis convaincu qu’il est possible de gagner le Dakar avec ce choix technique. Bien sûr, cela implique de concevoir une voiture très spéciale qui puisse se montrer aussi à l’aise sur tous les types de terrains. Je suis certain que Peugeot Sport a le savoir-faire pour y parvenir et pour déployer la technologie et le travail nécessaire. Cela s’annonce comme un défi technique unique et stimulant pour toute l’équipe." Pour son retour, Peugeot aura comme principal adversaire Mini, vainqueur des trois dernières éditions.