Pour présenter le défenseur le plus cher du championnat de France, le Brésilien David Luiz, "arraché" (pas tant que ça visiblement) à Chelsea pour 50 millions d'euros (défenseur le plus cher de l'histoire de France), le PSG avait décidé de délocaliser. Pas de Trocadéro cette fois, comme ce fut le cas avec Zlatan Ibrahimovic à l'été 2012, mais un hôtel de luxe, un cinq étoiles, à deux pas des Champs-Elysées, dans le XVIe arrondissement de Paris : le Peninsula.
Ce nom vous dit peut-être quelque chose : l'établissement a en effet ouvert ses portes vendredi dernier après quatre ans de travaux. Il avait été vendu en 2007 à... Katara Hospitality, anciennement Qatar National Hotels Company. Au Peninsula, le PSG, propriété de Qatar Sports Investments (QSI), est donc un peu dans ses murs.
Fans enthousiastes et touristes incrédules. Devant l'imposante façade de l'hôtel du quartier Kléber, une centaine de fans et de curieux ont pris position aux côtés d'un imposant service de sécurité. On est loin de la frénésie qui accompagne les arrivées de stars en Espagne ou encore en Turquie. Aux premières loges - et revenant du Camp des Loges, ou plutôt du centre d'entraînement Ooredoo -, Marco et Cédric, "supporters depuis 1992", sont venus voir la nouvelle recrue. Ils fustigent ceux qui ne retiennent que les deux derniers matches de David Luiz sous le maillot brésilien (1-7 contre l’Allemagne et 0-3 face aux Pays-Bas en Coupe du monde) et "qui ne connaissent rien au foot". Chez le futur n°32 du PSG, ils apprécient l'"impact" et la qualité de sa "relance".
Tout le monde n'est pas capable d'avoir ce type d'argumentaire. Il y a ceux qui ne savent pas ce qui se passe ("David Luiz, un joueur de foot ? Ah non, je connais pas"), ceux qui connaissent, mais qui sont là par hasard, comme Geir, Norvégien, accompagné de sa femme thaïlandaise, avec une veste du Brésil sur le dos. Du PSG, il évoque surtout un nom : "Zlatan". Et puis, il y a ceux qui sont complètement à côté de la plaque, comme le Danois Claus : "est-ce que c'est l'ancien président Sarkozy ?". A la rigueur, cela aurait pu être le "Président", Laurent Blanc, entraîneur du PSG, mais non. C'est bien le président mais du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, qui, seul, a procédé à la présentation de David Luiz.
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Bons clients et faux bond. En se rapprochant à nouveau de l'entrée de l'hôtel, on croise davantage de connaisseurs. Entre deux curieux - et deux gilets de travail des Jardins de l'Orangerie, venus en voisins -, Cécile, maillot de David Luiz sur le dos, évoque la "meilleure charnière d'Europe" qu’il s’apprête à former avec son compatriote Thiago Silva. Les fans sont tellement peu nombreux que les mêmes bons clients se succèdent au micro des télés (BeIN Sports, Canal+, L'Equipe 21...) : Cécile bien sûr, mais aussi Eddy, sweat-shirt de Chelsea sur le dos (il est "supporter des deux clubs" et ne trouve pas ça problématique). La forte pluie et l'attente ont fini de dissuader les derniers touristes et il ne reste plus qu'une poignée de fans - dont des jeunes filles que les boucles de David Luiz ne laissent visiblement pas insensibles - quand sortent les premiers journalistes par le portique tournant - et doré - du Peninsula, peu après 13 heures. Pas de David Luiz à l'horizon. Une rumeur nous l'annonce à une autre entrée, quelques mètres plus loin. Mais non.
De l'aveu des forces de l'ordre, le joueur est parti depuis quelques minutes. Décrit comme sympathique par son président à l’intérieur de l’hôtel, David Luiz a oublié de le prouver à l’extérieur. A moins que le PSG, qui n'avait pas souhaité communiquer outre-mesure sur le lieu de la présentation, ait jugé la sortie superflue. "Je suis arrivé à 9h30 et je n'ai vu que Nasser (Al-Khelaïfi), passé à toute vitesse", se désole Ayrton (comme le pilote), l'un des quatre ou cinq supporters avec un maillot du PSG, "arrivé à 9h30". A défaut de David Luiz, il aura au moins vu le Peninsula. Un autre actif estampillé Qatar.
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