Deux nuls sans relief, à Rennes, en Ligue 1, samedi dernier, puis sur la pelouse de l'Ajax Amsterdam, mercredi, sur le même score de 1-1, ont commencé à éveiller quelques doutes sur le PSG version 2014-15. Interrogé sur la performance en demi-teinte de son équipe à Amsterdam, l'entraîneur parisien, Laurent Blanc, a mis en avant la fatigue physique. "J'ai rarement vu mes joueurs comme ça à la fin du match, aussi fatigués", a-t-il insisté. "C'est la démonstration que Paris n'est pas au meilleure de sa forme." Mais pourquoi alors ?
Les effets de la Coupe du monde. Sur les 13 joueurs qui ont foulé la pelouse de l'Amsterdam Arena, mardi, 8 avaient disputé la Coupe du monde, dont six avec un temps de jeu significatif (David Luiz, Verratti, Thiago Motta, Matuidi, Cavani et Lavezzi). De retour dans le groupe à des moments différents, ils n'ont pas tous suivi la même préparation et ce n'est sans doute pas un hasard si les joueurs les plus performants depuis le début de la saison - Zlatan Ibrahimovic, Marquinhos ou Grégory van der Wiel - sont ceux qui n'ont pas joué le Mondial.
Pour Jean-Claude Perrin, consultant pour Europe 1 mais aussi responsable de l'entraînement athlétique du PSG durant la période 1995-1998, la Coupe du monde pèse de tout son poids dans les performances moyennes du PSG actuellement. Mais pas seulement. "Les joueurs du PSG qui sont allés au Mondial ont de toute façon fourni des performances en deçà des standards du top niveau mondial", souligne "Coach Perrin". "Et je ne pense pas que l'air de de Saint-Germain ait pu les vivifier..."
Blanc doit-il changer des choses ? D'autres joueurs ont craqué physiquement. C'est le cas de Thiago Silva, blessé à une cuisse le 11 août dernier lors d'un match amical organisé à Naples. Dans cette affaire, Laurent Blanc avait plaidé coupable, expliquant "prendre pour lui" cette erreur. Mais ce n'est certainement pas lui qui avait demandé à ce que ce match se tienne entre deux journées de championnat... Si, en plus, le PSG se complique la tâche...
Jean-Claude Perrin estime plus largement que l'entraîneur parisien est victime de critiques injustes. "Ceux qui critiquent Blanc sont des ânes", insiste l'ancien entraîneur national de la perche française. "Il leur donne un canevas mais c'est ensuite aux joueurs de s'ajuster. Quand on fait la couverture des journaux comme le font les Parisiens, on n'a pas besoin qu'un gars nous place sur le terrain." Blanc est régulièrement critiqué pour son manque d'innovation en matière tactique. "Le 4-3-3 est un bon système. Mais il n'est bon que lorsqu'il est bien organisé", estime Jean-Claude Perrin. "Ça n'a rien à voir avec Blanc. A son époque, il se plaçait lui-même. De grands joueurs sont capables de s'adapter."
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Des joueurs surcotés ? La question de l'implication des joueurs pose également question. "On doit se réveiller et maintenant on doit prendre des points contre Barcelone (sic)", a lancé "Ibra" après le match nul à Amsterdam. Pour prendre DES points, et donc gagner, le PSG devra faire mieux en attaque. Edinson Cavani, balancé du côté droit au côté gauche, semble traîner sa misère sur la pelouse. Lucas est toujours aussi peu efficace devant le but, alors que Lavezzi fréquente plus le banc que les pelouses. Pour Jean-Claude Perrin, les émoluments touchés par les uns et les autres, dont certains sont "surcotés", peuvent compliquer les choses.
Paris n'a pas recruté devant et semble aujourd'hui en payer le coût : les alternatives manquent et le risque est, comme le soulignait le consultant Europe 1 Guy Roux, que tout ce beau monde subisse les effets émollients d'une certaine routine. Le championnat de France, devenu trop simple pour le PSG, ne semble plus guère le passionner. Mais comment fait le Bayern, alors, lui qui a écrasé le championnat d'Allemagne la saison dernière ?
"Le rendement d'une équipe tient à 60% aux joueurs, à 30% à l'entraîneur et à 10% aux adversaires. Il faut que les joueurs réapprennent à se placer par rapport aux partenaires", insiste Jean-Claude Perrin. "C'est une question d'intelligence du joueur. Après, il y a les facteurs physiques et psychologiques. Je pense que, dans deux mois, le contre-coup de la Coupe du monde sera absorbé et on y verra plus clair." En attendant, le PSG a l'occasion de démontrer dès dimanche face à Lyon qu'il n'a pas perdu en un été toutes ses qualités collectives.