Sur le terrain, le quart de finale retour de Ligue des champions féminine disputé samedi soir au Parc des Princes a été sans histoire pour le PSG, facile vainqueur de Glasgow (4-0 après une victoire 2-0 à l'aller). En revanche, dans les tribunes, le début de match a été agité avec plusieurs spectateurs évacués de force de la tribune latérale Paris.
Leur tort ? Avoir entonné des chants appelant à la défense des ultras, indésirables de fait au Parc des Princes depuis le plan Leproux (du nom de l'ancien président du club de la capitale, Robin Leproux, en poste de 2009 à 2011, ndlr) et la dissolution des associations de supporters. Alors que ces fans reprenaient le chant "Liberté pour les Ultras", le PSG, qui a considérablement renforcé sa vigilance cette saison quant à d'éventuels troubles en tribunes, a mis les moyens pour évacuer ces supporters "gênants". Une bonne vingtaine de stadiers est en effet intervenue pour sortir ces supporters, parfois même un par un.
Pendant :
Désolé pour le qualité d'image mais tous les petits points rouge, ce sont les de stadiers. #PSGpic.twitter.com/0yeWwfBCob— Julien Froment (@JulienFroment) March 28, 2015
Après :
La même partie de la tribune, "vidée" des supporters qui chantaient liberté pour les ultras. #PSGpic.twitter.com/zkdWoP9xrm— Julien Froment (@JulienFroment) March 28, 2015
Déjà 13 plaintes déposées. Mais ces supporters, refoulés visiblement sur le seul fondement qu'ils manifestaient leur opposition à la politique du club, n'entendent pas en rester là. "Dix plaintes ont été déposées pour refus d'accès et discrimination. Trois autres l'ont été pour des violences volontaires", a détaillé maître Cyril Dubois, un avocat qui défend régulièrement des supporters parisiens dans leurs litiges avec la direction du club, fréquents depuis 2009. "D'autres plaintes vont encore être déposées", assure-t-il.
Avant cette rencontre de samedi, le PSG avait déjà annulé sans justification les places de 70 supporters. Une source proche du club de la capitale avait simplement évoqué des "raisons de sécurité" et des personnes "connues pour leur militantisme". Le jour du match, avant l'intervention des stewards en tribune, plusieurs dizaines de personnes avaient également été refoulées aux abords du stade.
L'Association de défense et d'assistance juridique des intérêts des supporters (Adajis) a annoncé qu'elle comptait "saisir officiellement l'UEFA via l'association de supporters européenne (FSE) reconnue par l'UEFA et à laquelle Adajis est affiliée". "Nous demandons que les parties prenantes, les dirigeants du PSG, les pouvoirs publics, les associations de supporters du PSG dont Adajis et les représentants de la Mairie de Paris se réunissent pour discuter d'une politique de prévention", écrivent les responsables de cette association dans un communiqué.
Le PSG sous la surveillance de la Cnil. Les relations entre le PSG et une frange de supporteurs "ultras", ou simplement opposés à la direction actuelle du club, sont conflictuelles depuis plusieurs annés. En 2014, la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) avait interdit au PSG d'utiliser une "liste noire" de supporters que le club juge indésirables. Cette liste comptait, selon la Cnil, plus de 2.000 noms. Une liste du même type serait toujours utilisée, d'après le témoignage de certains ultras. Selon un récent courrier de la Cnil que l'AFP s'est procuré, l'instance a par ailleurs expliqué avoir récemment procédé par deux fois à des "investigations au sein de la direction juridique" du PSG et ouvert des enquêtes sur des faits liés à la billetterie.
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