C'était attendu. C'est officiel depuis jeudi : Didier Deschamps a signé une prolongation de contrat de deux ans avec la Fédération française de football (FFF) pour rester à la tête des Bleus jusqu'à la Coupe du monde 2018, en Russie. Beaucoup d'observateurs, convaincus par le travail de "DD", ne se posent pas la question de savoir si c'est une bonne idée. A Europe 1, si.
OUI ! "Cf le bon exemple allemand"
Par Julien FROMENT
"Il est en matière de football une règle d'or, immuable, que ce soit en club ou en sélection. Pour gagner, il faut durer. L’exemple le plus frappant reste bien évidemment celui de Joachim Löw, sélectionneur de l'Allemagne depuis 2006. Il n’y a qu’à voir les résultats de la Nationalmannschaft ces huit dernières années dans les grandes compétitions internationales (elle n'a jamais quitté le dernier carré !) pour se convaincre que le président de la FFF, Noël Le Graët, a fait le bon choix en prolongeant Didier Deschamps jusqu'en 2018. Certes, "DD" n'est pas à l’abri d'une déconvenue lors de l’Euro 2016, qui pourrait remettre en cause cette prolongation hâtive. Mais cette marque de confiance de la part de la "3F" va l'aider justement à aborder encore plus sereinement cette importante échéance.
Avènement de nouvelles têtes, confirmation de nouveaux cadres , départ d’anciennes gloires : Deschamps a les clés du "camion" pour mener ces transitions à bien, avec une amplitude rarement vue dans l’histoire des Bleus. Lui qui se voit bien pendant dix ans à la tête de l’équipe de France va devoir maintenant légitimer cette confiance par les résultats. Le quart de finale de juin dernier au Brésil (perdu face à l'Allemagne 1-0, ndlr) était une belle ébauche. Et l’Euro 2016 doit être un tremplin supplémentaire, pour espérer atteindre la campagne de Russie avec le plein de confiance."
NON ! "Rapport au mauvais souvenir français…"
Par Nicolas ROUYER
"En ce qui concerne le renouvellement de contrat d'un sélectionneur, il n'y a pas de règle. Noël Le Graët, président de la FFF, a choisi de prolonger Didier Deschamps avant l'Euro 2016 organisé en France. Il avait refusé de le faire avec Laurent Blanc avant l'Euro 2012, alors que les Bleus restaient pourtant sur une série de 21 matches sans défaite. Plus que les résultats - et ceux des Bleus de Didier Deschamps, avec 54,5% de victoires seulement, sont bons, sans plus -, c'est donc la relation de confiance entre le président et son sélectionneur qui compte. La prolongation de Deschamps rappelle celle de Raymond Domenech au sortir de la Coupe du monde 2006. Il avait signé un contrat de quatre ans, avec deux compétitions majeures à jouer, l'Euro et la Coupe du monde, soit exactement la même situation que celle qui se présente devant Deschamps.
On sait ce qui s'est passé ensuite : un Euro désastreux, avec une élimination au premier tour, un sélectionneur critiqué, mais secouru contre vents et marées par... Noël Le Graët, alors vice-président de la "3F". Tout ça pour aboutir à quoi ? Knysna et une grève de l'entraînement. Le Graët a raison quand il dit que Deschamps a offert un nouveau visage aux Bleus, qui leur a donné une nouvelle couleur. Mais le parcours au Brésil - un quart de finale après avoir battu Honduras, Suisse et Nigeria, hein -, ne fournit pas toutes les garanties d'un Euro réussi, loin de là. Et l'on peut considérer qu'un Euro à domicile est une échéance suffisamment importante pour ne pas se priver de faire le point après. Néanmoins, on peut espérer qu'à la différence d'un Domenech, Deschamps saura se retirer si le parcours est trop calamiteux ou si son discours ne passe plus. Et ce, même s'il dit qu'il est très heureux à ce poste..."