La Ligue 1 n'a pas simplement exporté l'ancien Bordelais Benoît Trémoulinas ou l'ex-Montpelliérain Younes Belhanda, qui ont rejoint l'été dernier le Dynamo Kiev. Depuis quelques saisons maintenant, plusieurs joueurs ayant évolué en France ont traversé une partie de l'Europe pour poser leurs valises en Ukraine, dans des clubs parfois moins connus que le Dynamo ou le Chakthior Donetsk. C'est le cas de l'Ivoirien Franck Dja Djédjé (ici à droite), formé au PSG et passé par plusieurs clubs de l'Hexagone : le PSG donc, Brest, Grenoble, Strasbourg, Vannes, Arles-Avignon et Nice.
Mais comment choisit-on de passer de Nice au Tchernomorets Odessa ? D'abord, on ne choisit pas. "Ça s’est fait rapidement, je n’étais pas en contact avec le club ukrainien. J’arrive un jour à l’entraînement à Nice et on me dit qu'Odessa a fait une offre. Le club me dit alors : 'on aimerait bien que tu l'acceptes'. Je n’avais pas du tout prévu de venir jouer l’Ukraine un jour. Je me suis ensuite renseigné un peu, j’ai vu que c’était une ville un peu balnéaire, sur la côte, comme à Nice."
Dja Djédjé a donc dû faire contre mauvaise fortune niçoise bon cœur ukrainien.
"Je voulais repartir en France, même n'importe où !"
"Franchement, au début, c’était dur, je n’avais pas envie de rester, je voulais repartir en France, même n’importe où !", sourit-il. "Mais j’ai su prendre mon courage à deux mains et je suis resté."
Et, après un peu plus d'une saison, l'ancien Espoir tricolore s'est fait une place dans un club qui a été finaliste de la dernière Coupe d'Ukraine. Encore en lice en Ligue Europa, le Tchernomorets pointe à la troisième place du classement du championnat, derrière le Chakthior et le Metalist Kharkiv. Ces deux clubs, ainsi que le Dynamo et Dnipropetrovsk, fournissent le gros du contingent de la sélection ukrainienne qui va affronter la France en barrages.
Seul Anatoly Timochtchouk évolue en Russie, au Zénith Saint-Pétersbourg. "Ce sont des joueurs qui ne lâchent rien, très disciplinés", explique Dja Djédjé. "Maintenant, le football ukrainien compte beaucoup de bons joueurs. De jeunes joueurs sont arrivés et le niveau technique a augmenté."
"Ils sont sûrs qu'ils vont gagner"
Et Dja Djédjé estime que le niveau du championnat d'Ukraine flirte avec celui de la Ligue 1, voire le supplante. "Je dirais que c'est l’équivalent de la Ligue 1, voire un peu au-dessus", juge l'ancien joueur du PSG. Et si, en dehors des équipes qui évoluent régulièrement en Ligue des champions, on connaît peu de choses du football ukrainien, la réciproque est vraie.
"Ce qu’ils connaissent de la France, c’est la Tour Eiffel et Paris, qu’ils savent prononcer... A part ça, ils ne connaissent rien du tout de la France." Et les joueurs d'Ukraine n'ont visiblement pas été douchés par la défaite face aux Bleus, l'an dernier, lors de l'Euro 2012 (0-2). "Ils sont sûrs qu’ils vont gagner." Première des deux réponses, vendredi soir.