Novak Djokovic s'est qualifié ce jeudi pour la finale de l'Open d'Australie après sa victoire en trois manches contre le tenant du titre Roger Federer (7-6, 7-5, 6-4). C'est la quatrième finale en Grand Chelem pour le Serbe, la deuxième d'affilée après l'US Open. Pour Federer, c'est la première fois depuis 2003 qu'il ne dispute pas la finale dans quatre tournois majeurs consécutifs. Comme à l'Open d'Australie 2008 et à l'US Open 2010, Novak Djokovic écarte Roger Federer dans le dernier carré d'un tournoi du Grand Chelem. Le Serbe, n°3 mondial, a décroché ce jeudi son billet pour la finale à Melbourne grâce à son succès en trois manches face au Suisse (7-6, 7-5, 6-4). Le voilà à nouveau en finale d'un Majeur, la deuxième d'affilée après celle perdue à New York contre Rafael Nadal en septembre dernier. C'est aussi la deuxième en Australie, trois ans après son premier et unique titre en Grand Chelem. Federer, lui, trébuche encore avant le dernier rendez-vous. Signe qu'il ne domine plus la planète tennis comme avant, c'est la première fois depuis son sacre à Wimbledon en 2003 qu'il n'atteint pas la finale dans quatre épreuves du Grand Chelem d'affilée. Les temps changent et les années passent pour le n°2 mondial. Invaincu depuis le début de la saison, avec un titre à Doha avant de rallier Melbourne, Federer montait en puissance au fil du tournoi. Djokovic aussi puisqu'il n'a perdu qu'un set sur la route de la finale (au deuxième tour contre Dodig). Mais la filière de jeu imposée par le Serbe, de longs échanges axés principalement côté revers, l'a usé à petit feu. La couverture de terrain exemplaire de Djokovic et les fautes de plus en plus fréquentes de Federer ont fait pencher la balance du côté du n°3 mondial, qui n'a pas paniqué lorsque le Suisse a accéléré dans la deuxième manche. Comme Tomas Berdych en quarts, Federer s'est cassé les dents face à la muraille serbe qui a renvoyé le plus de balles possibles. Un aveu d'impuissance pour le Bâlois qui ne détient plus l'un des quatre tournois majeurs. Là aussi une première depuis 2003. Première finale depuis trois ans sans Federer ou Nadal Depuis le début de l'épreuve australienne, Federer avait pris l'habitude de démarrer très fort ses matches pour faire la course en tête et asphyxier son adversaire. Djokovic savait donc qu'il devrait se montrer agressif dès les premiers jeux pour signaler au Suisse qu'il ne serait pas là pour faire de la figuration. Mise à part une alerte dans le jeu inaugural et une balle de break à écarter, le Serbe appliquait son schéma à la lettre. Autre clé de la rencontre, la qualité des retours de Djokovic, l'un des meilleurs du circuit dans ce domaine. Costaud sur sa mise en jeu (aucune balle de break concédée), Federer lâchait pourtant le premier set après un jeu décisif trop attentiste et quelques erreurs en revers (7-6). Pour la première fois du tournoi, le n°2 mondial était mené au score. Et Djokovic avait rempli son premier objectif. Touché psychologiquement, Federer perdait un peu le fil sur son engagement et offrait le premier break de la rencontre à son adversaire au début du deuxième set (2-1). Un électrochoc sans doute puisqu'il recollait immédiatement avant de prendre une deuxième fois d'affilée le service du Serbe (5-2). Visiblement agacé sur le court, se retournant avec véhémence vers son clan, Djokovic accusait le coup face à ce retournement de situation inattendu. Les longs rallies de fond de court, qu'il dominait jusqu'alors, tournaient de plus en plus à l'avantage du Suisse. Pas suffisamment. Et le set prenait une nouvelle tournure. Au prix d'un bel effort, le n°3 mondial remportait cinq jeux consécutifs et se détachait deux manches à zéro (7-5). Tête basse, avec la mine des mauvais jours, Federer lâchait une nouvelle fois son engagement au début du troisième set (2-1). Avec deux manches de retard et un break, difficile de croire en un sursaut d'orgueil. Lors de la finale de Wimbledon 2008 contre Nadal, match entré dans l'histoire du tennis, le Suisse avait remonté un handicap de deux sets avant de s'incliner. Ce jeudi, sur la Rod Laver Arena, il n'avait pas les ressources et sans doute pas la hargne pour inverser la tendance. Malgré un débreak concédé à 4-3, Djokovic tenait bon la barre et achevait son adversaire en moins de trois heures (6-4). Pour la première fois depuis l'Open d'Australie 2008, une finale de Grand Chelem se jouera sans Federer ou Nadal. Et cette année-là, c'est Djokovic qui en avait profité.