Vainqueur dimanche de l'Open d'Australie, le deuxième titre majeur de sa carrière, Novak Djokovic surfe sur une vague de confiance depuis la finale de la Coupe Davis. Serein, déterminé et sûr de sa force, le Serbe a atteint sa maturité sportive. Un nouvel élan qui pourrait lui permettre de taquiner Nadal et Federer dans la lutte pour la première place mondiale. Injouable, c'est le sentiment qui prédomine à propos de Novak Djokovic au terme de la quinzaine à l'Open d'Australie. Une impression que peu de joueurs parviennent à laisser sur un tournoi du Grand Chelem. Rafael Nadal l'a déjà fait à Roland-Garros (notamment en 2008 et 2010), Roger Federer aussi (Wimbledon 2005 et 2006, Melbourne 2007). La sérénité et la puissance que le Serbe a dégagées sur la route de son deuxième titre majeur sont les expressions les plus nettes de sa nouvelle stature. A 23 ans, il a atteint sa pleine maturité sportive. Le chien fou, parfois râleur, a laissé place à un homme qui prend ses responsabilités et a conscience de son potentiel. Et forcément, sur le court, ça se voit. "Je suis plus concentré et dévoué à mon sport que je ne l'ai jamais été jusque-là. Je me sens plus expérimenté, et je pense être un meilleur joueur qu'en 2008. Je suis plus solide physiquement, plus rapide. Plus motivé. Je sais comment réagir à tel ou tel moment du match, et comment me comporter devant un central comble, sur de grands courts", a détaillé Djokovic après sa victoire sur Andy Murray. Il parle d'un "déclic" qui aurait tout changer dans sa vision de son sport. "Le titre en Coupe Davis y a contribué", estime-t-il, mais peut-être a-t-il eu lieu quelques mois avant, lors de l'US Open, où le Serbe a atteint la finale après une victoire de prestige sur Federer en demie. Le genre de match qui peut faire basculer une carrière, même s'il n'en a pas conscience sur le moment. La finale de la Coupe Davis, remportée avec son pays face à la France en décembre dernier, a montré les premiers signes d'un joueur nouveau, impérial sur le court, meneur d'hommes en dehors et indestructible pour son adversaire. "L'intersaison a été très courte, mais j'ai retrouvé de la confiance avant l'Australie. Tout au long de ce tournoi, je me suis senti hyper bien sur le court, a-t-il expliqué. La finale de Coupe Davis a dû jouer un grand rôle là-dedans. Après ce titre, j'avais encore plus faim de compétition." Et de titres surtout. Pour bousculer les deux cadors, Nadal et Federer, que Djokovic pense moins dominateurs qu'il y a trois ans. Son irrépressible envie de devenir n°1 mondial un jour en est décuplée. Djokovic: "Je peux réussir à Roland-Garros et Wimbledon" La place de n°2 est à portée de mains, Federer ne dispose que de 85 points d'avance sur le Serbe. Nadal est beaucoup plus loin, à 4510 points, mais l'Espagnol en a un sacré paquet à défendre d'ici Wimbledon. Avec les premiers Masters 1000 de la saison, sur dur d'abord à Indian Wells et Miami, avant d'attaquer la terre battue à Monte-Carlo, Rome et Madrid, Djokovic aura une belle occasion de se rapprocher de la première place mondiale. L'autre grand défi de sa saison, c'est de battre enfin Nadal en Grand Chelem, ce qu'il n'a jamais réussi à faire en cinq tentatives. Pour y parvenir, il devra peut-être revoir sa programmation, afin d'être constant au plus haut niveau tout au long de la saison. "Je ne veux pas m'arrêter là. Je dois me maintenir en bonne santé, rester 'fit', être prêt à relever tous les challenges qui se présenteront à moi", a reconnu le Serbe, qui a décidé de faire l'impasse sur le tournoi de Rotterdam et sur le premier tour de Coupe Davis face à l'Inde (du 4 au 6 mars). Sa réussite dans les épreuves du Grand Chelem sera tout aussi déterminante. "J'ai à mon actif deux finales à l'US Open et deux finales à Melbourne: les résultats montrent bien que le dur est ma surface de prédilection. Mais je sens que je peux réussir aussi à Roland-Garros et Wimbledon." Des objectifs à la hauteur du nouveau Djokovic.