Victime samedi contre Biarritz d'une rutpture du ligament croisé antérieur du genou droit, Thomas Domingo, le pilier gauche international (25 ans, 17 sélections), sera opéré en début de semaine à Clermont. Avec le mince espoir d'être rétabli à temps pour la Coupe du monde qui démarre dans cinq mois. Pour Marc Lièvremont, la porte lui restera ouverte jusqu'au dernier moment. Tous les sélectionneurs n'ont pas la chance d'Andy Robinson, en charge du XV de l'Ecosse, autorisé dès aujourd'hui à mettre cinq de ses internationaux, et non des moindres (Jacobsen, Ford, Barclay, Gray et Kellock), au repos forcé en vue de la Coupe du monde. Marc Lièvremont est de ceux qui, jusqu'à la fin de la saison de clubs, vont trembler jusqu'au bout à l'idée de perdre des éléments clés sur la route de la Nouvelle-Zélande. A bientôt un mois de l'annonce du groupe retenu pour le Mondial, le sélectionneur du XV de France risque ainsi de devoir se passer de Thomas Domingo. Le pilier gauche de Clermont, qui s'est installé en première ligne de l'équipe de France depuis la grave blessure du Biarrot Fabien Barcella, a en effet quitté samedi la pelouse de Marcel-Michel, où son équipe a relevé la tête face au BO (41-13), en boitant bas. Touché au genou droit sur une tentative de crochet, l'international auvergnat (10 sélections) ne se faisait guère d'illusions à sa sortie du terrain. "J'ai entendu deux cracs", lâchait le malheureux devant la caméra de Canal+ sans pouvoir être plus précis sur la nature de sa blessure : "Pour le moment, on ne sait pas." 31e homme sur la liste ? Les résultats des examens ont été officialisés dimanche matin par le club auvergnat et sont sans appel: rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, synonyme d'opération et de plusieurs mois d'indisponibilité. "Je n'ai jamais eu de gros pépin comme celui-là. C'est rageant car je me suis fait ça tout seul. Mais ce sont les risques du métier", a réagi l'intéressé dimanche dans les colonnes de La Montagne. Un verdict qui met évidemment fin à sa saison alors que l'ASM n'a pas perdu espoir de conserver son titre mais compromet surtout ses chances de disputer la Coupe du monde. "Je sais que pour la fin de saison, c'est cuit, mais pour la Coupe du monde, je ne me suis pas encore fait une raison", voulait-il espérer, prenant exemple sur le cas de son ancien coéquipier, Napolioni Nalaga, remis sur pieds suite à la même blessure après cinq mois d'absence. Comme le Fidjien, Domingo sera opéré par le professeur William Van Hille à la clinique de la Chataigneraie à Beaumont dans la banlieue de Clermont-Ferrand en ce début de semaine. Il lui restera ensuite tout juste cinq mois pour espérer être de l'aventure de la Coupe du monde (9 septembre-23 octobre). Une hypothèse pas encore écartée, Marc Lièvremont se réservant le droit d'inclure le joueur, qui "mérite qu'on l'encourage", dans une liste élargie de 31 joueurs jusqu'au dernier moment, soit jusqu'à fin août. "Si la fédération me le permet, pourquoi pas une liste de 31 ? En tout cas, je souhaite laisser la porte ouverte si je le peux à Thomas", déclare le sélectionneur dans les colonnes du quotdien régional. En cas de forfait définitif, trois hommes, pour seulement deux places à gauche, tiennent la corde pour accompagner en Nouvelle-Zélande Nicolas Mas, l'indéboulonnable pilier droit de l'équipe de France: le Biarrot Sylvain Marconnet (34 ans, 83 sélections, 1,83m, 113 kg) et le Toulousain Jean-Baptiste Poux (31 ans, 28 sélections, 1,80m, 113 kg), qui ont pour eux l'avantage de l'expérience et de la polyvalence, et le Perpignanais Jérôme Schuster (25 ans, 2 sélections, 1,81m, 117 kg), un spécialiste du poste de pilier gauche. Trois hommes qui pourraient être de l'aventure si jamais le Castrais Luc Ducalcon n'était pas retenu à droite comme doublure de Mas.