Sept jours après Rémy Di Grégorio, c'est au tour d'un autre coureur, et non des moindres, d'être contraint de poser le pied au sol dans une affaire de dopage. Fränk Schleck a quitté le Tour de France mardi soir après avoir été contrôlé positif au Xipamide, un produit non dopant mais qui peut être masquant, le 14 juillet.
Le coureur luxembourgeois a été informé par l'UCI des résultats de ses échantillons d'urine prélevés avant ou après la 14e étape entre Saint-Paul-Trois-Châteaux et le Cap d'Agde. Même si elle n'était pas obligée de le faire, son équipe RadioSchack a décidé de "retirer du Tour de France" l'aîné des frères Schleck, pour "garantir la sérénité du Tour", comme l'avait motivé l'UCI dans son communiqué.
Aucune preuve de dopage
Le Xipamide n'est pas à proprement parler un produit dopant et, de fait, il n'y a aucune preuve que Fränk Schleck, 3e du dernier Tour de France, se soit dopé. Néanmoins, ce diurétique indiqué dans le traitement de l'hypertension artérielle et des œdèmes est un produit masquant qui peut être utilisé pour faciliter l'évacuation des traces de produits illicites dans le sang.
Comment ce produit s'est retrouvé dans les urines du coureur de 32 ans, qui était 12e à 9'45 de Bradley Wiggins au classement général ? Lui-même jure n'en savoir rien. "Cette substance n'est présente dans aucun médicament utilisé par l'équipe et la raison de sa présence dans l'échantillon n'est pas claire", détaille le communiqué officiel.
Un produit interdit en France
En tout cas, le Xipamide retrouvé dans les urines de Fränk Schleck ne provient pas de France, puisqu'il y est interdit à la vente depuis 2006. Il demeure cependant disponible dans d'autres pays. L'année dernière, le Russe Alexandr Kolobnev avait aussi été contrôlé positif à un diurétique et avait quitté le Tour dans la foulée.
Fränk Schleck risque deux ans de suspension si l'échantillon B se révèle également positif. Il devra expliquer comment et pourquoi le Xipamide s'est retrouvé dans son organisme pour que soit établie la sanction.
D'un avertissement à deux ans de suspension
S'il a de la chance, peut-être connaîtra-t-il la même clémence que celle accordée à Kolobnev, qui avait été sanctionné d'un avertissement par sa fédération et qui avait rapidement pu remonter sur son vélo, avec la bienveillance de l'UCI.
Ou peut-être subira-t-il le même sort qu'Alberto Contador, positif au Clenbutérol, un anobolisant possiblement masquant, qui a été suspendu deux ans et qui manque donc le Tour de France et les Jeux Olympiques cette année avant de pouvoir reprendre la compétition à compter du 6 août.
La période de suspension commence à la date du contrôle antidopage, soit le 14 juillet pour Fränk Scleck... si toutefois le Luxembourgeois venait à être condamné.