Les acteurs du sport utilisent de plus en plus Twitter. Mais, en 140 signes, il n'est pas toujours facile de comprendre ce qu'ils veulent dire. Europe1.fr déniche les informations et les messages derrière leurs mots avec l'"explication de tweet".
Je n'ai pas signé cette pétition ni apporté mon soutien à cette initiative.— Drogba Foundation (@FondationDrogba) December 4, 2012
"Je n'ai pas signé cette pétition ni apporté mon soutien à cette initiative." C'est avec cette mise au point claire et concise sur le compte Twitter de sa fondation que Didier Drogba a réagi à l'information selon laquelle il avait signé une pétition de soutien à la Palestine. "Car je n'ai jamais pris parti, même dans mon pays, la Côte d'Ivoire, lors des conflits, quels qu'ils soient", détaille par la suite l'attaquant du Shanghai Shenhua. "Mon but a toujours été d'œuvrer pour la réconciliation, mais aussi de tenter de lutter contre toute forme d'injustice et de discrimination, ce que je m'efforce notamment de faire avec la Fondation Didier Drogba."
Pourtant, plusieurs heures après la publication de ce message, le nom de Didier Drogba figurait toujours sur la liste de 62 joueurs ayant signé la pétition, selon le site de Frédéric Kanouté, joueur malien passé par Lyon et Séville et à l'origine de cette initiative.
Footballers declare support for Palestine (Eng & Fr):... fb.me/22ZCKiKOZ— Frédéric Kanouté (@FredericKanoute) November 29, 2012
"Nous, joueurs de football européens, exprimons notre solidarité avec le peuple de Gaza qui vit en état de siège, et à qui on refuse les droits humains les plus fondamentaux : dignité et liberté." Kanouté détaille les raisons qui l'ont poussé à s'engager pour cette cause. "Nous avons été informés que le 10 novembre 2012, l'armée israélienne a bombardé un stade à Gaza, entraînant la mort de quatre jeunes joueurs de football." Kanouté évoque également l'Euro espoirs qui doit se dérouler en juin prochain, en Israël. "Dans ces circonstances, il sera perçu comme une récompense à des actions contraires aux valeurs du sport."
La formulation de "nous, joueurs européens" peut surprendre, étant donné que la liste comprend des joueurs, comme Drogba, qui ne sont ni européens et qui ne jouent plus en Europe. La plupart des 62 footballeurs sont africains (et jouent en Europe), à l'instar des frères Ayew (OM), mais on y trouve également plusieurs internationaux français, comme Jérémy Ménez, Steve Mandanda ou Yohann Cabaye.
Cabaye et Le Tallec démentent aussi
Lequel Cabaye a également démenti dans la journée avoir signé cette pétition, jetant un certain trouble autour de l'initiative de Kanouté. "Yohan Cabaye n'a jamais été le signataire de la pétition en soutien à la Palestine dont Freddy Kanouté est à l'origine", peut-on lire sur le site officiel du milieu de terrain de Newcastle. "Yohan Cabaye, à la suite d'un appel de l'un de ses coéquipiers, a simplement exprimé sa tristesse et sa compassion auprès des familles de ces jeunes enfants footballeurs qui ont été tués, comme il aurait pu le faire pour n'importe quel enfant touché dans une situation similaire."
Quand je fais un truc ou dis quelquechose j assume et la en l occurrence je n ai rien signé du tout à propos de l euro espoirs. Voilà merci— Anthony Le Tallec (@toons19va) December 3, 2012
L'attaquant de Valenciennes, Anthony Le Tallec, dont le nom figure également sur la liste, avait lui démenti dès lundi dans un message lapidaire. "Quand je fais un truc ou dis quelque chose, j'assume et là, en l'occurrence, je n'ai rien signé du tout à propos de l'Euro espoirs. Voilà merci." Selon le journaliste Pierre Mènes, André Ayew et Mandanda auraient également nié avoir participé à cette initiative. Kanouté, qui, en septembre dernier, avait déjà réagi sur un sujet d'actualité (les caricatures de Mahomet) va désormais devoir expliquer pourquoi il a impliqué des joueurs, visiblement sans leur accord, sur un sujet aussi sensible que le conflit israélo-palestinien...