La question n'est pas ici de savoir si faire match nul (0-0) contre une équipe, la Biélorussie, qui pointe entre le Panama et la Jamaïque au dernier classement Fifa, est une déception ou non. La réponse est dans le résultat. Mais plutôt de savoir si cette "contre-performance" comme l'a lui-même définie Didier Deschamps peut être un boulet en vue de la qualification pour le Coupe du monde 2018, en Russie. On pense que non, et voici pourquoi.
Il reste encore neuf matches à jouer. 10-1 = 9. Les qualifications sont une affaire de mathématiques et cette soustraction s'impose d'emblée. Oui, les Bleus n'ont disputé mardi soir à Borisov que le premier d'une série de dix matches de qualification. Alors oui, ils ont perdu deux points, mais il en reste encore 27 à prendre (car 9x3 = 27). Il n'y a pas le feu. Et ce, d'autant plus qu'un mauvais départ n'est pas forcément synonyme de catastrophe à l'arrivée. Lors de sa dernière qualification "tranquille" (c'est-à-dire sans passer par les barrages) pour une Coupe du monde (celle de 2010), les Bleus avaient aussi commencé par un match nul. Alors…
Les Bleus sont prêts au combat. Vous croyez vraiment que les Bleus se croyaient protégés des dangers d'une qualification sur le fil du fait de leur "statut" de vice-champions d'Europe ? Absolument pas. "L'Euro ? C'est derrière nous, vraiment, là on a un nouveau challenge. La qualification il faudra aller la chercher", a ainsi insisté N'Golo Kanté, l'un des Bleus les plus actifs mardi soir. Moussa Sissoko a tenu le même discours : "La route va être longue il va falloir se battre". Même idée de "longue route" dans le discours du sélectionneur, Didier Deschamps. "C'est une longue route et il ne faudra pas laisser beaucoup de points en route. Ce soir (mardi soir), on en a laissé deux. On ne sera pas plus sous pression pour le prochain match, mais on sera chez nous et cela passera par une victoire contre la Bulgarie", a tonné "DD".
Le groupe est homogène et ouvert. La Bulgarie, justement, a connu toutes les peines du monde mardi à se débarrasser du… Luxembourg. Alors attention, le Luxembourg, c'est la 145ème nation mondiale, derrière le Tadjikistan. Et les Bulgares ne l'ont fait céder que dans le temps additionnel (4-3). Avec quatre buts marqués et surtout trois encaissés, on peut même espérer que les Bulgares, premiers de ce groupe A désormais, "envoient" du jeu le 7 octobre prochain, au Stade de France, ce qui convient davantage aux hommes de Didier Deschamps. Enfin, dans le troisième et dernier match de ce groupe A, Suède et Pays-Bas se sont séparés sur un score nul (1-1). Autant dire que les deux principaux rivaux des Bleus se sont partagé deux maigres points. Une bonne affaire comptable.
Il y a quand même eu de bonnes choses. Sévèrement tancée ici ou là, les Bleus n'ont pourtant pas livré un sommet de médiocrité, mardi. Certes, la première mi-temps a davantage ressemblé à un amical estival qu'à une rencontre capitale. Mais lors de la deuxième période, les hommes de Deschamps ont mis de l'impact, de l'envie et même parfois du génie, à l'image de la talonnade d'Antoine Griezmann pour Olivier Giroud. Bon, à l'arrivée, il y a eu l'un des 24 tirs improductifs de la soirée (pas tous de Giroud, heureusement pour lui). Avec "Grizi", mais aussi tous les jeunes (Martial, Dembélé) et les revenants (Payet, Gameiro), on voit mal comment ce nouveau mal français, le manque de réalisme (46 tirs infructueux de suite en matches de compétition en comptant l'Euro !) pourrait perdurer lors des prochains matches de qualifications, non ?