En trois mois, les volleyeurs français ont gagné la Ligue mondiale et le championnat d'Europe. Mais ils ne sont pas encore qualifiés pour les Jeux olympiques. En effet, à la différence du basket par exemple, où un titre continental assure une présence à la fête olympique l'année suivante, le volley n'offre pas cette garantie. Et les joueurs de Laurent Tillie de remettre le Bleu de chauffe dès janvier prochain, à Berlin, lors d'un tournoi de qualification olympique (TQO). "Les fédérations qui ont le plus d'argent vont organiser des tournois alors que les champions d'Europe ne sont pas qualifiés. Ça m'énerve !", s'irrite le pointu des Bleus, Antonin Rouzier, élu meilleur joueur de l'Euro.
Les Bleus dominent la Slovénie en finale de l'Euro :
Du 5 au 10 janvier prochain, à Berlin, c'est à un mini-championnat d'Europe auquel vont participer les Bleus. Tous les cadors continentaux seront au rendez-vous, à l'exception de l'Italie, troisième du dernier championnat d'Europe mais déjà qualifiée pour les JO. En quel honneur, direz-vous ? En septembre dernier, la sélection transalpine a terminé deuxième derrière les Etats-Unis de la Coupe du monde, réservée aux 12 meilleures équipes au classement mondial (deux places par continent). La France, elle, n'y était pas.
Une place en janvier, deux autres en juin. Le TQO organisé en janvier à Berlin n'offrira qu'un seul billet direct pour les JO, pour son vainqueur. Les deuxième et troisième de ce TQO décrocheront eux un billet pour... un autre tournoi de qualification olympique, en juin, au Japon. Cette épreuve, à laquelle participeront surtout des équipes asiatiques, ne devrait pas poser trop de problèmes aux européennes qui en seront. C'est via ce même tournoi que les Français s'étaient qualifiés la dernière fois pour les JO, en 2004.
A Berlin, les Bleus devraient se trouver dans un poule de quatre avec la Russie, championne olympique en titre, la Serbie, qu'ils viennent de battre en quarts de finale de l'Euro, et la Finlande. Il s'agira de finir dans les deux premiers pour affronter en demi-finale croisée probablement l'Allemagne, la Pologne ou la Bulgarie qui seront dans l'autre poule. La finale et le match pour la troisième place seront alors cruciaux.
Un rythme effréné. Les champions d'Europe n'auront qu'une très courte préparation, d'environ une semaine, avant de s'envoler pour l'Allemagne. En attendant, Earvin Ngapeth, Kevin Tillie, Kevin Le Roux, Nicolas Le Goff et les autres retrouveront dès cette semaine leurs clubs, aux quatre coins de l'Europe (Italie, Pologne, Turquie, France), les championnats nationaux et les coupes d'Europe, à un rythme trépidant d'un match tous les trois jours. "On va bien bosser dans les clubs, parce que de toute façon on n'aura pas le temps de se préparer. La préparation, ce sera dans les clubs", insiste Earvin Ngapeth, la star de Modène, en Italie, qui avoue que la grande hantise est celle de la blessure.
Les Jeux, pour aller plus haut. Les Français, nouvelles terreurs au niveau continental et même planétaire depuis leur victoire en Ligue mondiale cet été, avec notamment une victoire sur le Brésil à la clé, aborderont le TQO en favori. "On va commencer par ce TQO", a confié au micro d'Europe 1 Antonin Rouzier, accueilli à l'aéroport par une vingtaine de supporters. "Il faut se qualifier pour les Jeux et après, une fois qu'on est qualifié pour les Jeux, la compétition est plus facile. On aura de grandes chances d'avoir une médaille mais il faut d'abord se qualifier pour les Jeux."
Star de cette équipe de France et auteur du point vainqueur, Earvin Ngapeth reconnaît au micro d'Europe 1 que seule une médaille olympique permettra désormais aux Bleus de franchir un cap niveau popularité. "On le sait depuis le début que, médiatiquement, il n'y aura que les Jeux qui nous feront arriver au niveau des autres 'sports co' qui sont en haut de l'affiche", insiste le leader de la "Team Yavbou", surnom de l'équipe de France. "Donc, à Berlin, au tournoi de qualification, on n'aura pas le choix, il faudra qu'on gagne." Et ça, depuis quelques mois, les Bleus savent faire.