EQUIPE DE FRANCE - Jean-Pierre Escalettes a une nouvelle fois évoqué l'entraîneur girondin.A 44 ans, Laurent Blanc s'apprête sans doute à prendre un tournant décisif dans sa jeune carrière d'entraîneur, puisqu'il reste le grand favori pour succéder à Raymond Domenech à la tête de l'équipe de France au lendemain de la Coupe du monde 2010. Si Bordeaux, par la voix de son président Jean-Louis Triaud, feint de croire que l'intéressé sera toujours sur le banc girondin à l'heure du coup d'envoi de la saison 2010-2011 en août prochain, la balance penche assez nettement dans le sens opposé, comme l'a rappelé dimanche au détour d'une phrase le président de la Fédération française de football, Jean-Pierre Escalettes.Ce dernier, qui n'a jamais réellement fait mystère de son choix, était en visite en Dordogne où il a, comme régulièrement depuis plusieurs mois, été interrogé par un confrère du quotidien local Sud-Ouest sur le nom du successeur de l'actuel sélectionneur, et notamment sur Laurent Blanc. La réponse, sibylline, n'en est pas moins assez explicite: "Laurent Blanc est sous contrat jusqu'en 2011. Il reste quatre rencontres de Ligue 1, il faut le laisser travailler en paix. Après, il décidera. Personne ne peut choisir à sa place." En clair, la balle est dans le camp de l'intéressé, qui n'a plus qu'à donner son accord pour devenir, près de dix ans après avoir tiré un trait sur sa carrière internationale, le nouvel entraîneur des Bleus.Blanc: "Le classement de Bordeaux peut avoir une influence"Il faut dire que si certains se sont déclarés ces derniers mois, les pistes ne sont pas légion: les anciens membres du "carré magique" des années 80, Luis Fernandez et Alain Giresse, conscients de n'avoir quasiment aucune chance, ont préféré céder aux sirènes des sélections israélienne et malienne, tandis que Didier Deschamps, le seul véritable concurrent du "Président", n'a de son propre aveu pas été contacté, lui qui compte de toute façon faire fructifier la saison prochaine une première année à Marseille en passe de devenir exceptionnelle avec un doublé Championnat-Coupe de la Ligue. Le reste ? Le désert ou presque, les vagues pistes menant à Jean Tigana ou autres ne semblant plus d'actualité.Laurent Blanc a donc la clé, lui qui va tenter lors des quatre dernières journées de Ligue 1 d'éviter que la saison 2009-2010 de Bordeaux, si bien commencée avec une invincibilité en phase de poules de la Ligue des champions et une place de champion d'automne, ne tourne au fiasco, ce qui passe, a minima, par une qualification pour la Ligue Europa (il faut pour cela terminer quatrième ou cinquième, ndlr). De l'issue de cet exercice pourrait d'ailleurs dépendre sa décision, c'est en tout cas ce qu'il a laissé entendre vendredi dernier devant la presse: "Je n'ai pas pris ma décision. Je ne suis pas pressé, je suis sous contrat avec les Girondins de Bordeaux", a-t-il ainsi déclaré, avant de préciser que "le classement de Bordeaux peut avoir une influence sur ma décision." Pour Jean-Pierre Escalettes, qui devrait faire connaître son choix aux alentours du 22 mai, un refus de Blanc sonnerait comme un échec dans une période délicate pour une équipe de France déjà pas au mieux, comme il l'a reconnu dimanche: "Les Bleus sont en difficulté. Il y a des joueurs blessés, d'autres qui ne jouent pas dans leurs clubs respectifs. Nous redonnerons une belle image de cette équipe en gagnant des matches et en faisant du jeu." Mais ça, c'est le rôle de Raymond Domenech, toujours sélectionneur de l'équipe de France...