L'info. Le président de la Fédération internationale de football Joseph Blatter a choisi Twitter pour réagir aux accusations d'esclavagisme portées contre le Qatar, hôte du Mondial 2022. "La Fifa ne peut pas faire d'ingérence dans le droit du travail d'un pays mais ne peut l'ignorer", a-t-il ainsi écrit vendredi sur le réseau social.
FIFA cannot interfere with the labour rights of any country, but we cannot ignore them. (2/2)— Joseph S Blatter (@SeppBlatter) October 4, 2013
Preuves contre paroles ? Cette réaction était très attendue depuis que le Guardian a révélé, le 25 septembre, dans une grande enquête la mort de dizaines de travailleurs népalais ces dernières semaines sur les chantiers du Qatar. Selon des documents obtenus par l'ambassade du Népal à Doha, le quotidien britannique a affirmé que 44 travailleurs népalais au Qatar sont morts entre le 4 juin et le 8 août. Des accusations catégoriquement démenties depuis par le Qatar. Par la voix du président du comité national des droits de l'Homme Ali Al-Marri, le riche émirat a affirmé qu'"il n'y a pas d'esclavagisme ou de travail forcé au Qatar" et que "les informations du Guardian sont fausses et les chiffres qu'il a cités sont exagérés". Une délégation internationale de défense des travailleurs est attendue lundi au Qatar pour "constater les conditions de travail des migrants".
La Fifa irresponsable. Malgré ce scandale, le président de la Fifa a écarté l'idée de retirer l'organisation du Mondial 2022 au Qatar. "La Coupe du monde se jouera bien au Qatar", a-t-il ainsi assuré lors de la conférence de presse de clôture du comité exécutif de la toute puissante instance du football mondial. Joseph Blatter doit se rendre prochainement au Qatar en "visite de courtoisie" pour y rencontrer le nouvel émir, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, et lui faire part des travaux du comité exécutif de jeudi et vendredi. Les accusations d'esclavagisme seront-elles abordées ? "J'en profiterai pour toucher deux mots sur les conditions de travail dans ce pays", a-t-il promis. Avant de préciser que "ce n'est pas de la responsabilité de la Fifa". Selon lui, "la responsabilité incombe aux lois du travail mais aussi aux entreprises qui travaillent là-bas. Il y a beaucoup d'entreprises européennes."