Certaines figures du Real et du Barça ont pris position, jeudi, pour appeler à la grève à partir du 16 mai.
La guerre larvée entre le gouvernement et le monde du football au sujet de la répartition des droits de télévision a franchi une nouvelle étape, jeudi, en Espagne. Une cinquantaine de joueurs, dont certains du Real Madrid - Iker Casillas et Sergio Ramos - et du Barça - Gerard Piqué, Andrés Iniesta et Xavi Hernandez -, ont comparu derrière les représentants de l'Association des footballeurs espagnols (AFE). Celle-ci a apporté son soutien à la Fédération espagnole de football (RFEF), qui a annoncé mercredi soir sa volonté de suspendre toutes les rencontres à partir du 16 mai pour protester contre un décret du gouvernement espagnol.
Pour la réforme mais pas de cette façon. "Nous avons décidé d'arrêter non pas pour faire un coup de force mais pour nous défendre contre ce que nous prenons comme une attaque à nos droits", a déclaré le président de l'AFE Luis Rubiales, ancien joueur. Le décret gouvernemental prévoit de revenir sur la vente individualisée des droits télé qui a cours en Espagne pour en faire une vente centralisée. "Nous sommes pour la vente centralisée des droits de télévision mais pas comme cela a été fait", a insisté Luis Rubiales. L'AFE réclame notamment une "moindre différence dans la répartition (des droits) entre première et deuxième division". Selon le nouveau décret adopté le 30 avril, 90% des droits de télévision reviendront à la première division et 10% à la deuxième. La présence de joueurs du Real et du Barça montre la détermination des clubs, et leur solidarité, puisque les deux géants espagnols étaient des privilégiés de l'ancien système, où ils pouvaient vendre individuellement leurs droits TV.
Si elle était appliquée, la grève perturberait l'organisation des deux dernières journées du championnat d'Espagne, programmées les 17 et 23 mai. La finale de la Coupe du Roi entre le FC Barcelone et l'Athletic Bilbao, le 30 mai au Camp Nou, est également menacée. Luis Rubiales a toutefois laissé entrevoir la possibilité de lever la menace de grève si syndicat et gouvernement parviennent à un "accord sur des changements" avant le 16 mai. Certains observateurs relèvent que cette levée de boucliers contre le gouvernement sur la question des droits TV pourrait cacher d'autres revendications, concernant notamment le degré d'imposition.