LIGUE 1 - Montpellier se rend à Monaco avec sa recrue chilienne pour clore la 2e journée. Marco Estrada, tout comme les deux autres recrues estivales du MHSC, Olivier Giroud et Hasan Kabze, n'ont pas le droit à l'erreur. Car à Montpellier, l'excellente saison dernière, ponctuée d'une épatante cinquième place, a donné des ailes aux supporters à peine refroidis au début du mois par la calamiteuse élimination en Ligue Europa pas les Hongrois de Gyor. Si bien que les recrues sont attendues au tournant et les dirigeants héraultais ont plutôt intérêt à ne pas avoir fait d'erreurs de casting. Pour le Chilien, débusqué à l'Universidad de Chile avant même le début de la Coupe du monde à laquelle il a pris part, la pression est d'autant plus forte qu'il a la lourde tâche de faire oublier Alberto Costa, meilleur passeur et élément moteur de l'équipe de René Girard la saison dernière. "Cela fait partie du jeu, expliquait il y a quelques jours sur le site officiel du club le nouveau milieu de terrain montpelliérain. Tino Costa a réalisé de très belles choses à Montpellier. Maintenant, il ne faut pas oublier que Tino Costa est un numéro 10 et moi un numéro 6. Je suis plus défensif, même si j'aime être décisif, marquer des buts et apporter un plus offensivement." Décrit par Laurent Nicollin, président délégué du club, comme un joueur "polyvalent, il peut jouer arrière gauche, milieu axial, milieu gauche" au moment de sa signature pour trois ans, Estrada évolue pour l'heure à gauche d'un milieu à trois comme Costa avant lui. Et comme son prédécesseur, il prend en charge les coups de pied arrêtés. Une adaptation sans heurts Gaucher lui aussi, le Chilien possède une frappe lourde, beaucoup plus sèche mais moins travaillée que celle du néo-Valencian. Il a fait mouche dès la première journée de Ligue 1 contre Bordeaux lorsque son coup franc a été repris victorieusement de la tête par Garry Bocaly. Mais ce n'est pas uniquement par ses coups de pied arrêtés, pas toujours bien dosés  il explique notamment qu'il doit s'habituer aux ballons utilisés en Europe  qu'il s'est fait remarquer face aux Girondins. Techniquement à l'aise, il a réussi à être un relai efficace entre la défense et les attaquants. Un rôle que Costa assurait à merveille et qui incombe désormais au numéro 13 malgré des qualités plus défensives. Sa première sortie réussie en Ligue 1 eut pour effet de donner le sourire à René Girard. Pensant que son nouveau joueur avait inscrit le but de la victoire, n'ayant pas vu que Bocaly avait coupé la trajectoire du ballon, l'entraîneur montpelliérain s'était montré soulagé devant les caméras de Canal+. "Tant mieux, ça va lui faire du bien", soufflait-il en songeant à ceux qui veulent en faire le nouveau Costa. Une déclaration qui en dit long sur la pression qui repose sur les épaules du Chilien. Mais Estrada ne se plaint pas. "Honnêtement mon intégration se fait beaucoup plus vite que je ne le pensais", confie celui qui commence cette semaine ses premiers cours de français. Mardi soir à Monaco, lors d'une rencontre reportée en raison de la pluie qui s'est abattue sur la Principauté samedi dernier, l'international chilien aura une nouvelle occasion de montrer son potentiel. Et s'il peut faire oublier Costa, parti en mauvais termes avec les supporters de Montpellier au point d'être surnommé "El pibe de euro", Estrada ne s'en privera pas.