"KS10" est mort, vive "Ke11y" ! Dans l’eau glacée du nord de la Californie, Kelly Slater devait seulement franchir deux tours pour être sacré champion du monde pour la 11e fois de sa carrière. Une formalité pour le maître incontesté du surf. A 39 ans, l’Américain défie toutes les probabilités dans un sport trusté par les plus jeunes.
Onze, plus facile que dix
Avant de débuter cette neuvième étape de la Coupe du monde, Kelly Slater avait l’air décontracté. Une sérénité de champion et une certaine pression médiatique en moins : "le dixième était beaucoup plus commenté. Tout le monde voulait savoir ce que ça faisait d'en gagner dix. C'était beaucoup plus difficile de ne pas y penser. Je pense qu'une fois ce dixième titre obtenu, ça m'a permis d'être moins stressé cette année sur chaque sortie et d'apprécier la compétition avec moins de distraction".
Regardez le résumé de sa saison :
Plus de stress, aucune nécessité de gagner un titre supplémentaire et au final toujours le même résultat. Après avoir remporté les étapes de Gold Coast (Australie), Teahupoo (Tahiti) et Trestles (Californie), la légende vivante du surf était quasiment assurée d’être une nouvelle fois couronnée. A San Francisco, il n’a fait que confirmer une saison quasi-parfaite en passant les deux premiers tours.
Hommage à Andy Irons
Après une très belle carrière, ce 11e titre (1992, 1994, 1995, 1996, 1997, 1998, 2005, 2006, 2008, 2010 et donc 2001), le cinquième depuis son retour à la compétition au milieu des années 2000, a une saveur bien particulière. "King Kelly" vient d’être sacré un an jour pour jour après la mort de son ami et adversaire, Andy Irons. Le 2 novembre 2010, le triple champion du monde (2002, 2003, 2004) est décédé de la dengue.
Après sa victoire en série, Kelly Slater a tenu à glisser un mot pour son ami : "gagner ce titre, c'est assez fabuleux. C'est même très enrichissant et c'est aussi une satisfaction personnelle. Ça fait vraiment du bien. Être couronné sur le sol américain est aussi très agréable. Tout le monde a été si cool et les locaux ont été tellement contents. C'est un moment spécial. Quelqu'un regarde tout ça au-dessus de nous, c'est sans doute Andy".
A San Francisco, la compétition n’est pas encore terminée mais on connaît déjà le nom du champion du monde. Reste maintenant à lui trouver un successeur. Chaque année, c’est d’ailleurs la même rengaine. La presse spécialisée présente les jeunes prodiges prêts à se battre pour hériter du trône. Mais c’est encore trop tôt. A 39 ans, "Ke11y" a encore beaucoup de choses à montrer et beaucoup de leçons à donner.