Le Français s'est brillamment qualifié dimanche pour les quarts de finale.
Jo-Wilfried Tsonga est là où on l'attendait. Le n°1 français, tête de série n°6 du tournoi, s'est qualifié dimanche pour les quarts de finale de Roland-Garros aux dépens du Serbe Viktor Troicki (6-3, 6-3, 6-3). C'est mathématique : il n'est plus qu'à trois victoires de rejoindre Yannick Noah au palmarès. Peut-on réellement y croire ? On dit oui.
Un parcours presque parfait. Le tableau de Jo-Wilfried Tsonga dans ce Roland-Garros 2013 était relativement idéal sur le papier. Restait à le rendre idéal sur le court. C'est ce que le Manceau a fait à la perfection jusqu'à présent en ne concédant pas la moindre manche en quatre matches. Il s'est d'abord débarrassé du Slovène Aljaz Bedene (6-2, 6-2, 6-3) puis du Finlandais Jarkko Nieminen (7-6(6), 6-4, 6-3) avant de dominer son compatriote Jérémy Chardy (6-1, 6-2, 7-5) et donc Troicki, 57e joueur mondial et seul joueur non tête de série présent au stade des huitièmes. Le quart de finale tant attendu, soit contre Roger Federer, soit contre Gilles Simon, se profile à l'horizon. Même si son bilan est largement négatif face au Suisse (3 victoires seulement pour 9 défaites), Tsonga a les armes pour le perturber, comme il l'avait fait en début d'année en… quarts de finale de l'Open d'Australie, ne s'inclinant qu'après cinq sets et 3h30' de jeu.
Un jeu bien en place. Certes, Troicki n'appartient pas au gratin mondial mais il fallait être costaud pour sortir le Serbe en à peine 1h45' de jeu. C'est ce que Tsonga a fait dimanche en s'appuyant sur ses coups forts : le service, bien sûr, qui lui a permis de remporter près de 80% des points disputés après sa première balle, mais aussi le retour, sur lequel il s'est montré presque deux fois plus efficace que son adversaire (44% de points gagnés contre 27%). Il n'a d'ailleurs pas fallu attendre longtemps pour s'en rendre compte : "Jo" a réalisé le break dès le premier jeu de service de Troicki. Nettement favori de cette rencontre, Tsonga a parfaitement assumé son rang en livrant une partition sans fausse note : la détermination a été au rendez-vous, tout comme les coups gagnants, des quatre coins du court, en passing comme à la volée, et même en demi-volée sur la balle de match. Tsonga déploie actuellement le jeu qu'il faut pour espérer battre Federer ou Simon. Et même Nadal ou Djokovic, qui se situent dans la partie de tableau opposée...
Une atmosphère bien singulière. Tous les ans, c'est la même chose. On espère un successeur à Yannick Noah, dernier joueur français vainqueur en Grand Chelem et à Roland-Garros. Mais, cette année, c'est spécial : ça fait 30 ans. Et quoi de mieux que cet anniversaire pour (enfin) succéder à "Yann" ? "Jo" en a l'étoffe, il en a le jeu aussi parfois, avec ses volées hautes de revers et son talent au filet. Et puis, de ses invectives sur le terrain jusqu'à ses blagues au micro, Tsonga sait communiquer avec le public. "C'est que du bonheur, je suis super content de gagner encore en trois sets, j'espère que je vais délivrer encore du bon tennis", a-t-il souri, juste après avoir délivré sa fameuse "danse des pouces". Les plus attentifs auront remarqué que celle-ci s'est terminée par une danse des poings. A 28 ans, Tsonga sait qu'il est sans doute temps cette saison de frapper un grand coup…