Si le numéro mondial, Novak Djokovic, est de plus en plus cité par les fans de la petite balle jaune, le match de la popularité, c'est bel et bien Nadal VS Federer. Alors plutôt "Rafa" ou plutôt "Rogeur" ? Plutôt Espagnol ou plutôt Suisse ? Plutôt gaucher ou plutôt droitier ? On s'est baladé dans les allées de Roland-Garros pour essayer de les départager.
"Federer, c'est la classe"
Juste derrière le court central, Laurent, 19 ans, profite de l'écran géant pour regarder le match de Rafael Nadal (son premier tour face à l'Allemand Daniel Brands). "Il est très agréable à voir jouer, personne ne pourra dire le contraire, mais il lui manque un truc". Et ce petit quelque chose a un nom : "la classe". "Nadal, c'est une machine conçue pour gagner. Federer, lui, il ne se prend pas la tête. Il est toujours agréable avec le public. C'est vraiment un gentleman".
Stéphanie, Pascalle et Stéphane sont venus du Var pour passer la journée à Roland-Garros. Eux aussi sont unanimes, "c'est Federer à 100%". "Il n'a jamais un mot de trop sur le terrain", lâche Stéphanie. "Il respire le tennis et malgré les années, il est toujours aussi bon". Pascalle, elle, ne juge pas vraiment sur des critères sportifs. "Il me fait craquer et c'est déjà un très bon point". Ces pro-Federer se rangent, eux aussi, derrière l'argument massue, la "classe" de l'Helvétique.
Pour trouver des fans de Nadal, il faut souvent s'adresser à un public plus jeune. Avec leurs grosses balles jaunes, Johana, 7 ans, Maxime, 10 ans, Enzo, 10 ans et Fabien, 12 ans, guettent le moindre joueur connu pour décrocher un autographe. Ces petites têtes blondes venus spécialement de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée) n'ont d'yeux que pour "Rafa". "Tous ses gestes sont parfaits, il est vraiment trop fort", s'enthousiasme Maxime. Pour Enzo, l'argumentation est nettement plus personnelle : "moi je le préfère parce qu'il est gaucher comme moi". Plus à l'aise avec le jargon tennistique, Fabien défend son chouchou Nadal : "il a un caractère de battant, il ne lâche jamais rien, alors que Federer ne dispute pas tous les points".
Mais pour trouver des véritables admirateurs du Majorquin, il faut mieux avoir quelques notions d'espagnol. Pablo, Antonio et Pedro ont été invités par Nicolas Almagro. Ils viennent de Yecla, dans le sud de l'Espagne et ont un gros faible pour Nadal. "Ceux qui le critiquent parce qu'il remet souvent son short sur le terrain ou parce qu'il manque de classe ne connaissent rien au tennis", lance Pablo. "Il n'y a qu'à avoir les résultats. Et puis, n'exagérons rien, c'est un joueur extrêmement fair-play".
Difficile donc de départager les deux grandes stars du tennis. Si les fans de Roger Federer mettent souvent en avant son tempérament de gentleman, les amoureux de Nadal, eux, préféreront retenir sa hargne et sa combativité. Reste le terrain pour trouver un vainqueur. Ils pourraient s'affronter... mais pas avant la finale.