Eto'o vers le Daguestan

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TRANSFERTS - Le Camerounais serait en passe de s'engager pour 20 millions d'euros annuels.

L'Anzhi Makhatchkala. Ce nom ne vous dit certainement rien. Et pourtant, dans quelques heures, ce club de la province russe du Daguestan, frontalière de la Géorgie, comptera sans doute dans ses rangs l'un des meilleurs joueurs du monde, le Camerounais Samuel Eto'o, en partance de l'Inter Milan. Le transfert, qui semblait pour le moins incongru il y a quelques jours encore, est devenu ces dernières heures une réelle possibilité, puis une probabilité très élevée.

"Nous avons pratiquement conclu l'accord avec l'Anzhi pour Eto'o, a expliqué l'agent du joueur au site russe Sport, dans des propos repris par le site du quotidien italien La Gazzetta dello sport. "Si tout se passe bien, les deux clubs devraient se mettre bientôt d'accord." Les termes du contrat sont mirobolants : Eto'o devrait toucher 60 millions d'euros sur trois ans, soit 20 millions d'euros annuels... nets ! Selon la Gazzetta, l'agent d'Eto'o souhaiterait même un contrat portant sur quatre ans...

Un club aux mains de la 118e fortune mondiale

Avant de s'inviter sur la scène du grand mercato européen, l'Anzhi Makhachkala avait déjà fait parler de lui en recrutant en février dernier le Brésilien Roberto Carlos, rémunéré cinq millions d'euros par an sur une durée de deux saisons et demie. Et, lors de cette intersaison, le club russe s'est déjà attaché les services du Russe Yuri Zhirkov, arrivé en provenance de Chelsea.

Promu en 2010, l'Anzhi ferraille aujourd'hui avec les grands noms du championnat russe. Cinquième de la première phase, il a terminé entre le Rubin Kazan et le Spartak Moscou. Pour le club, tout a changé en janvier dernier lorsqu'il a été racheté par l'oligarque Suleyman Kerimov, 118e fortune mondiale. Membre du parti libéral démocratique russe, il est devenu milliardaire en prenant le contrôle, à grand renfort d'emprunts, de la société pétrolière Nafta-Moskva. Depuis lors, à l'Anzhi, l'argent coule à flot. Et c'est la condition pour attirer de grands joueurs.

Une région de Russie toujours instable

Car les footballeurs ne viennent pas au Daguestan pour la douceur de vivre. La république de Ciscaucasie, qui compte 2,7 millions d'habitants, est dirigée par Magomedsalam Magomedov, fidèle au pouvoir de Moscou, et la tension avec les fondamentalistes musulmans reste vive, douze ans après l'insurrection manquée de Chamil Bassaïev et de ses hommes. Pour des raisons de sécurité, compte tenu des attaques fréquentes visant des représentants des forces de l'ordre, les joueurs se rendent d’ailleurs à Makhachkala uniquement pour y disputer les matches. Le reste du temps, ils s'entraînent et vivent dans la région de Moscou. Comme le Terek Grozny en Tchétchénie, l'Anzhi Makhatchkala constitue aujourd’hui une vitrine pour le pouvoir politique en place. Où Eto'o pourrait avoir une place de choix...