Les Pays-Bas ont perdu contre le Danemark (1-0), l'Allemagne a peiné contre le Portugal (1-0) et l'Espagne n'a pas été flamboyante contre l'Italie (1-1). Et si la France s'imposait finalement comme le favori de la compétition ? Europe1.fr le pense, avec une belle dose de conviction et quelques grammes de mauvaise foi.
Parce que Benzema est un joueur hors normes. Quelle sélection en Europe peut se targuer de compter dans ses rangs un attaquant aussi fort que Karim Benzema ? Il y a le Portugal avec Ronaldo, les Pays-Bas avec Van Persie, la Suède avec Ibrahimovic et à la rigueur l'Angleterre avec Rooney. S'il n'a pas forcément les qualités de finisseur de ce quatuor, Benzema a un talent différent, celui de "meneur d'attaque", avec des buts, mais également des passes et des déplacements qui perturbent les défenses. Placé seul en pointe du 4-3-3 de Laurent Blanc, il évolue avec les Bleus dans une position similaire à celle qu'il occupe au Real Madrid, où, cette saison, il a inscrit 21 buts et délivré 4 passes décisives dans le championnat d'Espagne. Comme l'a montré son doublé et sa passe décisive face à l'Estonie (photo), il est prêt.
Parce qu'ils ne sont pas attendus. L'Espagne, l'Allemagne, les Pays-Bas... Personne ne cite la France parmi les favoris. Et pour cause. Selon le classement Fifa, elle n'est que 10e nation européenne, entre la Russie et la Grèce. Elle arrive donc en Ukraine sans pression.
Parce que le groupe D est abordable. Comme lors de la Coupe du monde 2010 (oui, oui !), l'équipe de France a hérité d'un groupe largement abordable. L'Angleterre (6e à la Fifa) est appauvrie par une cascade de forfaits (Lampard, Cahill), d'absences (Ferdinand non retenu) ou de suspensions (Rooney pour les deux premiers matches). Malgré son statut de pays coorganisateur, l'Ukraine, 52e au classement Fifa, ne devrait pas représenter un grand danger. Enfin, la Suède semble trop tributaire de son attaquant au comportement erratique, le géant Zlatan Ibrahimovic. Raison supplémentaire d'y croire : la France a remporté les dernières confrontations face à ces pays et, à chaque fois, à l'extérieur. Elle s'est ainsi imposée en Suède le 20 août 2008 (3-2), en Angleterre, le 17 novembre 2010 (2-1), et en Ukraine le 6 juin 2011 (4-1).
Parce qu'ils sont (presque) invincibles. L'équipe de France reste sur une série de 21 matches sans défaite. Il s'agit de la deuxième plus longue série d'invincibilité dans son histoire après celle établie par Aimé Jacquet entre février 1994 et octobre 1996 (30 matches). La dernière défaite de la France remonte à près de deux ans, au 3 septembre 2010 exactement, face à la Biélorussie. C'était également le premier match en compétition de Laurent Blanc à la tête des Bleus.
Parce que l'ambiance est bonne au sein du groupe. C'est l'avis des joueurs : l'ambiance au sein de cette équipe de France 2012 n'a pas grand-chose à voir avec celle de l'été 2010. Les derniers champions du monde 1998 et d'Europe 2000 sont partis. Exit Patrice Evra (enfin, du capitanat...), c'est désormais le placide, pour ne pas dire timide, Hugo Lloris qui va porter le brassard. Pour aller loin, on a besoin de mesure.
Parce qu'ils ont répondu présent dans les grands matches. Si la France version Blanc a parfois déjoué face à des équipes faiblardes (défaite et nul face à la Biélorussie, nul en Roumanie, nul face à la Bosnie), elle a toujours brillé face aux "gros". Elle a ainsi successivement battu l'Angleterre, en novembre 2010 (2-1), le Brésil en février 2011 (1-0) et l'Allemagne le 29 février dernier (2-1). C'était à chaque fois en amical. Reste maintenant à battre un "gros", mais quand ça compte.
Parce que Ribéry est en forme. Blessé face à l'Italie lors de l'Euro 2008, mal dans ses claquettes lors de la Coupe du monde 2010, Franck Ribéry aborde cette phase finale dans un tout autre état d'esprit. Muet depuis le 1er avril 2009 sous le maillot bleu et un but face à la Lituanie, le joueur du Bayern vient de marquer trois buts en trois matches lors de la préparation. Et, surtout, il semble être redevenu ce feu follet qui avait fait le bonheur de la France lors de la Coupe du monde 2006.
Parce que Blanc a déjà gagné l'Euro. Aucun des 16 sélectionneurs présents à l'Euro n'a gagné la compétition. Sur le banc. Car, sur le terrain, il y en a un qui sait comment gagner un Euro. Vous l'avez deviné, il s'agit évidemment de Laurent Blanc, qui était titulaire lors de la finale victorieuse face à l'Italie, en 2000 (2-1 a.p. but en or).
Parce que la génération 1987 a déjà gagné un Euro. En mai 2004, l'équipe de France des moins de 17 ans remportait son Euro aux dépens de l'Espagne (2-1). Dans les rangs de cette équipe, figuraient notamment Karim Benzema, Samir Nasri, Jérémy Ménez et Hatem Ben Arfa, les quatre fantastiques de la génération 1987. Et les mêmes qui formaient l'attaque de l'équipe de France lors du premier match de préparation à cet Euro 2012, face à l'Islande (3-2). Si leurs rôles ne seront pas les mêmes en Ukraine (Benzema et Nasri en leaders attendus, Ben Arfa et Ménez en "super subs" sortis du banc), ils auront forcément leur mot à dire, eux qui ont l'habitude de briller sous le maillot bleu depuis leur plus jeune âge.
Parce que la phase éliminatoire a été poussive. La France avait décroché son billet pour l'Euro 2000 en battant l'Islande dans la douleur au Stade de France (3-2). En novembre dernier, elle a arraché un match nul synonyme de qualification face à la modeste Bosnie, toujours au Stade de France et encore lors du dernier match (1-1). En 2000, l'équipe de France avait été championne d'Europe. Et en 2012 aussi ?